Bienvenue dans l’immeuble

Transportant meubles et cartons, la famille Mercier emménage. Elle ne va pas tarder à s’apercevoir que l’immeuble est peuplé de voisins hauts en couleur et que l’installation ne sera pas aussi tranquille que prévu !
Ainsi débarquent Mémère, à l’« Alzheimer » imprévisible, Mlle Laroche, professeur de musique prêchant l’harmonie, Gautier de Courcelles et sa fiancée Roxane de la Buzardière, qui ne lui laisse aucun répit, sans oublier Jeremy Fassol, infatigable représentant dragueur et tenace.
Cette situation, déjà bien effervescente, est en passe de devenir carrément explosive lorsque Roxane découvre que Gautier n’est pas du tout insensible au charme de Brigitte, la fille Mercier…

Une bouillonnante comédie, rythmée à cent à l’heure. Les dialogues et les situations mettant en valeur les caractères très contrastés des personnages provoqueront des cascades de rire et permettront aux acteurs d’évoluer aussi bien sur scène que dans la salle.




Bienvenue dans l’immeuble

Acte I

Monique, Brigitte, Gisèle et André, les bras chargés de cartons et d’objets divers, arrivent par la salle.

André, au public. Bonjour, messieurs-dames ! Non, non, ne vous dérangez pas… C’est gentil à vous mais ça va aller… On a presque fini… C’est ce que je dis à ma femme ; on arrive au bout mais voilà qu’elle cale dans la dernière ligne droite… Allez, Monique, courage !

Monique. — Il va nous faire crever, l’animal ! Qu’est-ce qu’il est long, ce maudit couloir ! Un vrai chemin de croix… (Au public.) Dites donc ! Vous n’avez pas mieux à faire que de nous regarder ? Feriez mieux de rentrer chez vous ! Qu’est-ce qu’ils sont curieux dans cet immeuble ! Ça commence bien ! Je sens que je vais me plaire ici. Si on ne peut pas faire un pas sans que tout le monde sorte pour nous regarder… Ça va être gai !… Ben oui ! On emménage, vous voyez bien ! On n’est pas en train de faire des claquettes… Mais non, je ne m’énerve pas… C’est seulement parce que c’est lourd… Qu’est-ce que vous dites ? Dommage que l’ascenseur ne fonctionne pas ?… Ben oui ! Dommage ! Il y a des moments, ça aide, je sais !

André. Monique ! Tiens bon ! Je t’ai dit que c’était le dernier voyage.

Monique. — Encore heureux que c’est le dernier, parce que moi je n’en peux plus. Je suis morte.

Brigitte. — De toute façon, toi, maman, excuse-moi de te le dire, mais tu es toujours fatiguée, tu passes ta vie à te plaindre, jamais contente, constamment épuisée ; dès que tu lèves le petit doigt, il te faut tout de suite une semaine pour t’en remettre. Pour une fois que tu fais un petit effort !

Monique. — Ça alors ! Elle est pas mal celle-là ! André ! Tu entends ta fille ? Tu vois comme elle me parle ? Mais ce n’est pas vrai ! Ma pauvre Brigitte, c’est vraiment l’hôpital qui se moque de l’infirmerie ! André ! Dis quelque chose. Quand je pense qu’il a presque fallu la supplier pour que mademoiselle consente à venir nous aider… Non mais ! Vous entendez cela ? Pour une fois, ma chère Gisèle, vous êtes témoin.

Gisèle. Vous savez, Monique… moi ça rentre par une oreille et ça ressort aussi sec par l’autre ; j’entends mais je n’écoute pas. Entre la mère et la fille, je ne vais pas commencer à prendre parti.

André. — Et vous aurez bien raison, Gisèle ! Elle, elle a tout compris. Pas de mousse, pas de vagues, toujours d’accord avec tout le monde. Une vraie consensuelle, cette femme-là !

Brigitte. — Ouais ! T’as raison ! Vachement sensuelle !

André. — Je n’ai pas dit qu’elle était sensuelle, j’ai dit qu’elle était consensuelle.

Monique. — André, ça suffit ! Ce n’est pas parce que ta fille est irrespectueuse que tu dois toi-même être désagréable et grossier avec Gisèle. Elle est déjà bien aimable de venir t’aider à déménager, alors si en plus tu l’insultes, je me demande quelle piètre opinion elle aura de notre famille.

André. — Mais je ne l’insulte pas, au contraire, je dis qu’elle est consensuelle, qu’elle a le sens du consensus si tu préfères. Un consensus, tu sais ce que c’est ?

Monique. — Non mais dis ! Tu me prends pour qui ? Traite-moi de débile pendant que tu y es ! Bien sûr que je sais ce que c’est qu’un con sans suce… mais si tu crois que c’est le moment de dire n’importe quoi ! Des fois, tu es vraiment lourd, tu sais.

Gisèle, qui a toujours un gros carton dans les mains. Je ne voudrais pas vous interrompre, mais ça aussi c’est lourd.

André. — Bougez pas, Gisèle ! Faut d’abord que j’ouvre la porte…

Il pose son carton sur le carton de Gisèle qui vacille sous le poids, puis il ouvre la porte et entre sans se soucier de reprendre son carton. Gisèle entre à son tour avec les deux cartons dans les bras. La vue cachée, elle exécute un cercle complet.

Gisèle. — André ! Venez m’aider !

André. — Posez ça n’importe où, mais ne restez pas comme ça, vous allez finir par fatiguer. Moi aussi, d’ailleurs.

Pendant que Gisèle pose ses cartons, Monique et Brigitte posent également leurs affaires.

Monique. — Ouf ! Ce n’est pas trop tôt !

Brigitte. — Vous avez vu ? Il y a du monde dans cet immeuble… Je sens que ça va me plaire… J’ai déjà repéré en passant trois ou quatre gars qu’avaient l’air pas mal du tout.

Monique. — À peine arrivée que ça a déjà le feu aux fesses. Ça promet !

André. — Critique pas, la patronne ! À son âge, tu étais bien pareille ! Toujours prête à reluquer tous les mâles de la région.

Monique. Alors là ! Si cela avait été le cas, crois-moi que j’aurais choisi un mari plus joli.

André. — Vous avez vu Gisèle, la Monique, même fatiguée, elle a encore de la répartie. (Il s’assied, jette un regard circulaire.) Tu parles d’un chantier ! À chaque déménagement, c’est pareil… On croit toujours qu’on a que trois bricoles et on se retrouve avec presque un semi-remorque.

Gisèle. — Ça c’est bien vrai ! Alors là ! André, vous m’étonnez, je ne vous savais pas aussi conservateur. Qu’est-ce que vous avez amassé ! Ce n’est pas croyable !

Brigitte. — Ce n’est pas étonnant… Il conserve la moindre vieillerie, il n’est pas capable de jeter.

André. — C’est vrai… Je ne jette rien… C’est d’ailleurs pour ça que je suis encore avec ta mère. Mais non, Monique ! Je plaisante… C’est pour rigoler. Tu sais bien que tu resteras toujours ma plus belle antiquité.

Gisèle. — Ah ! ah ! Qu’il est drôle ! Sacré Dédé !

Monique. — Et ça vous fait rire ? Ben vous ! Y vous en faut pas beaucoup ! André.) Tiens ! Commence à déballer au lieu de faire le guignol.

Pendant que Monique et Brigitte rangent de la vaisselle dans un buffet, André et Gisèle entreprennent de déballer des objets de décoration tels que baromètre décoré, statuette en plâtre, reproductions de tableaux. Tous ces éléments devront être assez kitsch.

Gisèle. — En tout cas, on peut dire ce qu’on voudra, il n’empêche… Faut tout de même reconnaître que c’est joli tous vos trucs. Je vois que la famille Mercier a du goût.

André. — Des trucs ? Pourquoi pas des machins, pendant que vous y êtes ? Gisèle ! Ce ne sont pas des trucs, ce sont des œuvres d’art. Voyons… Regardez-moi ça ! (Il sort une boule en résine ; lorsqu’il la retourne, il neige.) Vous avez vu ? Ce n’est pas beau, ça ?

Gisèle. Oh oui ! Vous avez raison ! Ça c’est beau !

André. — Non mais… Tenez-vous bien ! J’ai celle-là, mais j’ai aussi l’Arc de Triomphe, le Mont-Saint-Michel, la basilique de Lourdes… Je ne sais même pas où je les ai fourrés.

Gisèle. — Ne cherchez pas, André ! Je vous crois.

André, continue de déballer. Ah ! le vase de mémé !

Brigitte. — Celui-là, s’il s’était cassé pendant le transport, je ne suis pas sûre que j’aurais pleuré.

Monique. — Pourquoi ? Il ne te plaît pas, le vase de mémé ?

Brigitte. — À dire vrai, je n’ai jamais vraiment su si c’était un véritable vase ou un pot de chambre.

André. Rassure-toi, tu n’es pas toute seule. La mémé non plus, elle n’a jamais vraiment su. Je t’assure qu’il y a eu des matins où, les fleurs, elles faisaient la gueule. On a mis du temps avant de comprendre pourquoi. (Voyant la tête de Monique qui manifestement n’apprécie pas.) Mais non ! Monique, je rigole… Qu’est-ce que tu peux être susceptible en ce moment ! Heureusement qu’on ne déménage pas tous les jours parce que tu ne serais pas marrante.

Gisèle. — Il a raison, votre mari, faut prendre le temps de rigoler, Monique ! Soyez cool, comme disent les jeunes. (Tout en parlant, elle continue à déballer, exhibant plusieurs boîtes de camembert.) Tiens !… Des boîtes de camembert… Mais c’est curieux, elles sont toutes vides… Qu’est-ce que vous fabriquez avec ça ?

André. — Holà ! Doucement, malheureuse ! Ma collection de boîtes de camembert !

Brigitte. — Quand je vous disais qu’il gardait n’importe quoi !

André. — Tais-toi donc, pauvre ignorante ! Ça ne sait rien et ça croit tout savoir.

Brigitte. — En tout cas, je sais que ça pue !

André. — Normal, c’est rien que de l’authentique. Tenez, Gisèle ! Visez-moi plutôt ça… Un vrai produit du terroir… Rien qu’en regardant la boîte, vous pouvez imaginer la qualité du produit. Regardez celle-là ! C’est comme qui dirait la Rolls des camemberts, entièrement agrafée… C’est quand même plus esthétique qu’un vulgaire thermocollé. Vous saisissez la différence ? (Il prend deux boîtes différentes.) Agrafée, thermocollée ; thermocollée, agrafée.

Monique. — Enfin… Tout ça, ça reste du camembert, il n’y a pas de quoi en faire un fromage.

André. — Pfft ! Allez donc ! Essaie un peu de la cultiver, elle ne s’intéresse à rien.

Monique. — Des boîtes de camembert ! T’appelles ça de la culture, toi ?

André. — Parfaitement, madame.

Brigitte. — Ce n’est pas de la culture, c’est de l’agriculture.

André. — Fais ton intéressante, tiens ! Je suis sûr que tu ne sais même pas où ça se trouve, Camembert.

Monique. — Oh ! camembert toi-même ! Ça va, tu nous enrhumes avec ton camembert… Tiens ! Croche donc un peu dedans, au lieu de disserter sur tes boîtes de fromage.

Ils entreprennent de remettre en place quelques meubles et commencent un peu de rangement.

Gisèle. — Vous rendez-vous compte, André, de la chance que vous avez ? Un superbe appartement comme ça, à même pas deux minutes du boulot… Vous avez vraiment une veine de… Enfin… Je veux dire… Vous avez une chance de chanceux.

Monique. — J’aime mieux ça ! Ce n’est pas parce que vous avez soulevé trois cartons qu’il faut commencer à dire n’importe quoi. Et puis d’abord, on ne sait pas si c’est vraiment de la chance, soyons prudents, nous n’avons pas encore vu la tête des voisins.

Gisèle. — Les voisins ? Quelle importance ! Moi, on me propose un appart comme ça, je signe tout de suite même si les voisins ont des têtes de pingouins ou d’orangs-outangs. Cela ne me dérange pas.

André. — Alors là ! Gisèle, vous poussez un peu… Faut tout de même pas exagérer.

Gisèle. — Non, je vous assure ! Quand vous êtes chez vous, est-ce que vous avez besoin de vous soucier de vos voisins ? Je vous le demande.

André. — Eh ben, oui ! Moi, figurez-vous que je n’aimerais pas vivre auprès de quelqu’un qui se prend pour Napoléon, par exemple.

Monique. — Ah ! moi non plus, je n’aimerais pas croiser un type comme ça tous les jours ! D’ailleurs si j’en vois un tout à l’heure dans l’escalier, je peux vous assurer qu’on repart aussi sec.

Gisèle. — Et vous laisseriez filer un bel appartement comme ça ?

Monique. Alors là ! Sans problème.

Gisèle. — Non ! Et vous aussi, André ?

André. — Ouais ! Pour une fois, je suis d’accord avec la patronne : même si c’est un bon appart, si je croise Napoléon, je le laisse.

Brigitte. — En tous les cas, moi je suis ravie de venir habiter ici. Cela change du quartier sinistre où nous étions avant. Ici, au moins, on a plus de chance de faire des rencontres.

André. — La Brigitte, elle est comme la lune : elle aime bien changer de quartier.

Gisèle. — Elle a raison : ici vous avez plus de chances de faire des rencontres. (La porte s’ouvre. Arrivée de Mémère. Elle est arrivée sans frapper, après avoir erré dans la salle. Elle est vêtue d’un pyjama et d’une robe de chambre. Elle déambule dans l’appartement sans se soucier des occupants.) Tenez ! Le voilà, votre Napoléon… À moins que ce ne soit Joséphine.

Monique. — Non mais dites donc ! Faut pas vous gêner ! Faites comme chez vous, pendant que vous y êtes !

Mémère la regarde sans rien dire, en souriant.

Brigitte. Ne t’énerve pas, maman, ça n’en vaut pas la peine, regarde ! Elle n’a pas l’air bien méchante.

Monique. — Et alors ? Même si elle ne mord pas, crois-tu que cela l’autorise à venir stationner ici sans prévenir ? Qu’est-ce que vous voulez ?

Mémère. — Ma tisane… Je n’ai pas eu ma tisane.

Monique. — Ma tisane ? Non mais vous l’entendez ? Et puis quoi encore !

André. — Remarque, elle n’est pas très exigeante. À cette heure-ci, elle aurait pu demander l’apéro.

Monique. — Bien sûr ! Et pourquoi pas avec des glaçons, pendant que tu y es ?

Mémère. — Alors, Robert ? Finie la journée ? T’as bien rentré les bêtes ? As-tu coupé le bois ?

Monique. — Attendez… Là, vous vous trompez… D’abord il ne s’appelle pas Robert et…

Mémère. — De quoi je me mêle, la gueuse ! Occupe-toi plutôt de ma tisane. Allez ! Allez !

Monique. — Non mais ça ne va pas la tête ?

Brigitte. — Ne cherche pas plus loin, j’ai bien l’impression que c’est bien là que ça se passe, la pauvre ! Elle a l’air un peu agitée du bocal.

Mémère. — Sacrée femelle ! Saleté de chiendent ! Ça cancane toute la journée et ce n’est même pas fichu de préparer une tisane. Ah ! Robert, qu’est-ce que tu fiches avec une engeance pareille ?

Monique. — Enfin, André, fais quelque chose… Tu ne vas tout de même pas la laisser dire n’importe quoi !

André. — Qu’est-ce que tu veux que je dise ? Moi ça ne me dérange pas, je ne m’appelle pas Robert.

Monique. — Tout de même !

Gisèle. — Vous savez, ces gens-là, il paraît qu’il ne faut surtout pas les contrarier sinon ça les met dans des fureurs…

Mémère. — Mais je vous connais, vous… C’est vous qui avez écrasé ma poule ce matin.

Gisèle. — Ne vous inquiétez pas, je vais la remplacer.

Mémère. — Ah bon ? Vous savez pondre ?

Gisèle. — Pardon ? Mais… pourquoi vous me demandez ça ?

Mémère. — Est-ce que vous savez pondre ?

Gisèle. — Ben non… Évidemment.

Mémère. — Alors pourquoi vous voulez remplacer ma poule si vous ne savez pas pondre ? Faudrait pas me prendre pour une imbécile… Mais qu’est-ce que c’est ici ? Une maison de fous ?

André. — Alors là, on est d’accord !

Monique. — Bon ! Maintenant, assez ri ! On va regagner gentiment la sortie et on va aller boire sa tisane ailleurs.

Mémère, hurlant. Ne me touchez pas !

Gisèle. — Voyons, madame ! Calmez-vous ! Soyez raisonnable !

Mémère. — Qu’est-ce qu’il y a, la poule ? Tu veux que je te plume ? (Elle cherche à attraper Gisèle en imitant le bruit de la poule.) Viens, poupoule ! Viens ! Cot cot cot…

Gisèle. — Au secours ! Au secours !

Elle s’enfuit par la porte d’entrée. André cherche à la retenir. Il s’arrête sur le palier tandis qu’elle continue à courir dans la salle.

André. — Gisèle ! Attendez ! Revenez ! Ne partez pas comme ça !

Mlle Laroche, dans la salle. Mémère ? Mémère ? Vous m’entendez ? Mais où peut-elle bien être ? (Apercevant André.) Bonjour ! Vous n’auriez pas vu une vieille dame ? Je la cherche partout… Vous ne savez pas où je pourrais la trouver ?

André. Montez ! Je crois qu’on a ce qu’il vous faut. (Mlle Laroche monte vers l’appartement et entre.) C’est bien elle que vous cherchez ?

Mlle Laroche. — Bonjour, bonjour ! Ah ! Mémère, vous êtes là… Ça fait une heure qu’on vous cherche partout. Il ne faut plus nous faire des frayeurs pareilles. J’allais appeler la police, vous vous rendez compte ? Allez ! Venez ! On y va.

Mémère. Arrière, la bougresse ! Passe ton chemin.

Mlle Laroche. — Ah ! Mémère, ne commencez pas à faire l’enfant ! Venez ! Je vous raccompagne chez vous.

Mémère. — Ma tisane ! Je n’ai pas eu ma tisane.

Mlle Laroche. — Ne vous inquiétez pas ! Vous allez l’avoir, votre tisane, mais pas ici, chez vous. (Aux autres.) N’ayez pas peur, elle ne ferait pas de mal à une mouche… Vous êtes les nouveaux voisins ? Bienvenue dans l’immeuble. Je m’appelle mademoiselle Laroche, je suis la voisine du dessous… Je suis contente de vous connaître. Vous allez voir, ici tout le monde est très gentil, je suis sûre que vous allez vous plaire.

Monique. Et elle, c’est qui ?

Mlle Laroche. — Elle ? C’est Mémère, ma voisine de palier… Elle perd un peu la mesure de temps en temps mais avec elle, vous verrez, il suffit de trouver le bon tempo et finalement on arrive à s’accorder. N’est-ce pas, Mémère ?

Mémère. — Ma tisane ! Je n’ai pas eu ma tisane.

André. — En tout cas, lorsqu’elle a une idée dans la tête, elle y tient.

Mlle Laroche. — Ah ! ça c’est bien vrai… Mémère n’est pas du genre à changer d’idée… Remarquez, faut la comprendre : déjà qu’elle n’en a pas beaucoup, alors celles qu’elle a, eh bien, elle les garde.

Brigitte. — Vu sous cet angle, elle n’a pas tort. Il faut même lui reconnaître une certaine logique.

André. — Je dirais même une logique certaine.

Mlle Laroche. — Mémère, je vous attends. Nous n’allons pas embêter plus longtemps ces messieurs-dames.

Mémère secoue négativement la tête d’un air buté. Pendant ce temps, Gautier est dans la salle.

Gautier. — Bonjour, mesdames… Bonjour, messieurs… Je vous prie d’excuser mon intrusion, mais je suis à la recherche d’une personne connue sous le nom de Mémère… Vous voyez de qui je veux parler ? Si vous habitez dans cet immeuble, vous la connaissez forcément… Savez-vous où elle se trouve ? Dans cet appartement ? Et moi qui pensais qu’il était inoccupé… Non ? Eh...

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