Feu Tante Amelie

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Tante Amélie vient de mourir.
Son testament va être ouvert devant notaire.
Quoi de plus normal ?
Vous êtes sûrs ?…
Quiproquos, humour, doute vont venir tour à tour jalonner l’intrigue au cours de laquelle tous les héritiers, hauts en couleurs, montreront avec une énergie jubilatoire leurs différents caractères et leurs petits travers au grand dam d’un notaire quelque peu singulier …

Acte I

Scène  1

Un intérieur -  deux chaises, un tableau accroché au mur, peut-être un tapis au sol … un homme et une femme  - l’homme lit son journal , la femme habillée très chic (petit tailleur) très bien coiffée, tricote.

Thomas :   et voilà et voilà le résultat ! à force d’envoyer des fusées sur la lune ils nous ont détraqué le temps et puis en plus voilà les agriculteurs qui s’y mettent ,des barrages maintenant ! de quoi ils se mêlent ces paysans  …  c’est incroyable , tout fout le camp, il n’y a plus de classe sociale (il continue sa lecture un moment en silence)  ah nom d’un chien !  le cac 40 qui se casse la gueule ! tu entends ça Germaine ?

Germaine : hum, zut tu m’as fait perdre une maille … deux à l’envers et une à l’endroit, quelle heure est-il ?

Thomas : tu as entendu ?

Germaine : oui oui j’ai entendu, les macaques des paysans se sont carapatés sur la lune qu’est-ce que tu veux que j’y fasse,  ils n’ont qu’à les attacher

Thomas : Pff, tu n’es rien qu’une femme, toi et la politique …

Germaine : quelle heure est-il ?

Thomas : moins cinq

Germaine : moins cinq ?   je t’avais bien dit qu’elles seraient en retard, elles sont toujours en retard , c’est certainement une tare familiale du côté de mon oncle, ça… parce que moi, jamais ça ne m’arrive jamais , quoique … oh mon dieu, rappelle toi l’autre jour, chez le médecin, j’avais deux minutes de retard, quelle angoisse !  et si j’étais atteinte moi aussi ? hein, mon bichon, si j’étais atteinte ! ! tu crois que ça peut se déclarer sur le tard ?

Thomas : mais non, ma chérie … vu ton âge ça se serait déjà manifesté tu penses bien

Germaine : mais si c’était héréditaire ? ah, ça y est, j’ai des palpitations !

Thomas : allons, allons calme toi… tiens prends un cachou,  ça va t’aider

Germaine : oh merci mon bichon… un demi seulement avec un peu d’eau pour… (elle sort une petite bouteille d’eau minérale de son sac et boit) là ça va mieux  (soudain elle regarde la bouteille et panique) ah ah  mon bichon regarde

Thomas : qu’est-ce ce qu’il y a ?

Germaine : regarde,  mais regarde

Thomas (il prend la bouteille) : oui et bien quoi ?

Germaine (affolée) : c’est de l’eau gazeuse !

Thomas : ce n’est pas grave, c’est de l’eau quand même

Germaine : oui mais ça va me faire roter,  j’en suis sûre,  je le sens déjà, ça remonte,  j’ai l’estomac qui se contracte,  ça fait  des bulles

Thomas : t’affole pas, allons (il lui tape dans le dos) là,  du calme

(surgit Cécile,  vêtue d’une jupe très courte, d’un petit blouson, de bas résilles l’allure garçonne mais très sexy)

Scène 2

Thomas, Germaine, Cécile 

Cécile : salut les amoureux !

Germaine : ah mon dieu, Cécile, tu m’as fait peur

Cécile : merci du compliment… comment tu vas , mon petit germe de blé  ?

Germaine : oh ne m’appelle pas comme ça, quelle horreur,  ça me donne de l’urticaire

Cécile (à Thomas) : et toi mon gros bisounours, tout baigne ?

Thomas : ouais … cette manie que tu as de toujours donner des surnoms, c’est d’un ridicule !

Cécile :  bonjour l’ambiance !  on attend qui au fait ?

Germaine : vous, comme toujours !  mon dieu il est 17 h 15

Cécile : et alors,  t’as un train à prendre ?

Thomas : on avait rendez-vous à 17 h… ça fait une demi-heure qu’on poireaute nous,  qu’on tourne en rond tous les deux

Cécile : fallait vous occuper, le temps vous aurait paru moins long

Germaine : nous occuper ? et comment ça nous occuper ?

Cécile : ben oui… quoi, je sais pas moi, vous faire des papouilles par exemple ou des suçons… vous bécoter, vous peloter quoi

Germaine : mon dieu, Cécile quelle inconvenance !

Thomas : ma chérie , c’est rien,  tu veux l’autre moitié ?

Cécile : qu’est-ce qu’elle a ? qu’est-ce que j’ai dit ? enfin Germaine tu vas pas tourner de l’œil parce que j’ai parlé de vous papouiller ?

Germaine : je suis anéantie mon bichon… on croirait jamais que c’est ma sœur, ma petite sœur … en plus on n’est pas même pas samedi !

Cécile : je ne vois pas le rapport

Germaine : sidérée.. je suis sidérée par un tel manque de vergogne … Cécile tu .. tu… tu me sidères … voilà

Cécile : oh là là , ça va je me tais (elle va s’asseoir dans un coin et met un casque sur les oreilles)

Germaine : tu n’as vraiment aucun respect

Cécile : hein ?

Germaine (elle s’approche d’elle et lui ôte le casque) : je dis que tu n’as vraiment aucun respect

Thomas : Germaine a raison, tu ne respectes rien

Germaine : tu devrais avoir honte !

Thomas : tu es sans vergogne

Cécile : eh oh ça suffit les coincés ! n’en jetez plus la cour est pleine, c’est pas parce que je vous ai dit de vous peloter qu’il faut en faire un munster

Germaine : un fromage, on dit un fromage ! parle correctement , tu veux !

Cécile : c’est quif  non ? un munster, c’est du fromage  et un fameux fromage  il t’a une de ces odeurs… une odeur sensuelle, une odeur de

Thomas : stop !

Cécile : quoi encore ? quelle face de carême tous les deux ! vous fileriez le bourdon à un macchabée !

Germaine : mon bichon… elle me sidère

Thomas : tu sais pourquoi on est là Cécile ?

Cécile : ma foi , non, pas vraiment

Germaine : si tu écoutais aussi,  tu fais jamais attention à rien … on est là pour régler les affaires  de Tata Amélie

Cécile : elle ne peut pas le faire toute seule cette vieille chouette ?

Germaine : elle est morte, Cécile

Cécile : la vieille guenon a passé l’arme à gauche ? non ? moi qui la croyais increvable

Thomas : arrête Cécile, tu deviens odieuse

Germaine : indécente même, un peu de retenue je te prie, n’oublie pas que c’était la sœur de papa

Cécile : je demande à voir …vu que c’est maman qui le dit, j’ai des doutes

Germaine : oh Cécile !

Cécile : ben quoi c’est pas vrai … tu sais vraiment à quoi t’en tenir avec elle ?  elle est jamais là et quand elle est là par le plus grand des hasards c’est pour nous sortir des propos déplacés … qu’elle reste où elle est tiens , ça nous fait des vacances

Germaine : sidérée, je suis sidérée

Thomas : au fait c’est vrai ça  elle est où Belle maman en ce moment ?

Cécile : ça, va savoir … remarque moins je la vois, mieux je me porte , enfin  que veux-tu on choisit pas sa famille, c’est bien dommage

Germaine : oh !   mon bichon, donne donne

Thomas (qui lui tend une petite boite) : un seul ma chérie, un seul

Cécile : au fait  qu’est-ce qu’elle nous lègue Tata Amélie ?

Thomas : justement, on est là pour faire le partage de ses biens

Cécile : moi je serais vous, je brûlerais tout

Germaine : tu es folle !

Cécile : et bien je préfère être folle que coincée … bon , eh bien, en attendant je vais faire le tour de cette vieille bâtisse,  tchao les amoureux

Germaine : ah ben non Cécile  et si Charlotte arrive ?

Cécile : t’auras qu’à siffler     (elle sort)

Germaine : celle là alors , je me demande comment elle peut être ma sœur, maman a été trop laxiste avec elle … des gifles voilà ce qui lui a manqué

Thomas : ouais sûrement, n’empêche elle a raison, tu sais

Germaine : raison ? comment ça raison ?

Thomas : en attendant les autres on pourrait s’occuper un petit peu

Germaine : on n’est pas samedi,  lis donc ton journal...

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