Je suis ta mère !

Apolline Brieux de Hautebielle veut à tout prix retrouver sa mère biologique qu’elle n’a jamais connue et que sa famille lui a cachée jusqu’à présent. Le jour où celle-ci débarque enfin au château sera-t-il le plus beau ou le pire jour de sa vie ? Elle ne le saura qu’après moult rebondissements et pas avant que le public n’ait ri aux larmes des déboires de son si faible père et de sa si rigide grand-mère.

Jusqu’où peut-on aller par amour pour ses enfants ? Certainement plus loin qu’on peut l’imaginer, tout dépend tellement des circonstances et des aléas de la vie.
Vous avez aimé ? Ne manquez pas la lecture de Je suis ton père !, un autre texte fameux de votre auteur qui continu de nous faire rire et de nous émouvoir autour de ce thème riche qu’offre la relation filiale.




Je suis ta mère !

Je suis ta mère !

Rideau fermé, on entend quelques mesures d’une douce mélodie classique. Lorsqu’il s’ouvre, on découvre Édouard attendant que Marie-Adélaïde, Nelly et Jean-Hubert terminent leur thé. Droit comme un I, il tient un plateau sur lequel sont posés une théière, une tasse avec soucoupe et une cuillère, un petit pot de lait et un sucrier. Tout n’est que bonnes manières, sourires et sérénité.

Jean-Hubert. — Vraiment délicieux, ce thé. N’est-ce pas, mère ?

Marie-Adélaïde. — J’irai même jusqu’à dire exquis. Édouard, vous vous êtes surpassé. Félicitations.

Édouard. — Oh ! Madame, tout le mérite en revient à Mlle Nelly. C’est elle qui nous procure ces thés véritablement divins.

Jean-Hubert. — Évidemment, qui mieux qu’une Britannique…

Nelly. — Encore faut-il les préparer avec votre expertise, mon cher Édouard. Ah ! voici notre Apolline !

Sans un mot, Apolline entre du hall d’un pas nerveux et se dirige vers l’office. Dans ce qui suit, chaque claquement de porte produira le même effet : tous sursautent et Édouard a un mal fou à tout maintenir sur son plateau.

Marie-Adélaïde. — Apolline chérie, viens donc goûter ce délicieux… (Pour toute réponse, Apolline entre à l’office et claque la porte. La musique baisse puis s’arrête net.) Jean-Hubert, votre fille devient impossible.

Jean-Hubert. — Hélas, mère, je ne le sais que trop !

Marie-Adélaïde. — Il est temps que nous ayons une conversation à son sujet.

Jean-Hubert. — Comme vous voudrez, mère.

Nelly. — Bien. Je vous laisse.

Marie-Adélaïde. — Non, restez. Votre opinion m’importe. Vous connaissez Apolline mieux que quiconque.

Nelly. — Croyez-vous, Madame ?

Marie-Adélaïde, sèchement. — C’est évident, voyons. Je vous rappelle qu’avant de devenir la gouvernante de cette maison, vous avez été sa nurse, puis sa préceptrice et enfin quasiment sa confidente. Vous en êtes même venues à vous tutoyer par moments. Un comble ! On paie visiblement aujourd’hui le résultat de vos méthodes d’éducation basées sur la douceur, le jeu, la responsabilité et autres foutaises !

Jean-Hubert. — Voyons, mère ! Nelly n’est en rien respon… (Apolline, un verre de lait à la main, entre de l’office en claquant la porte et se dirige vers le boudoir.) Apolline, arrête de faire la tête et viens un peu par ici, s’il te… (Apolline entre dans le boudoir et claque la porte.) plaît.

Marie-Adélaïde. — Très bien. Édouard, débarrassez, je vous prie.

Édouard. — Tout de suite, Madame. (Il obéit avec style et application mais fort lentement.)

Marie-Adélaïde, à Nelly. — Et vous, faites quelque chose !

Nelly. — Oui, Madame. (Elle va frapper à la porte du boudoir.) Made­moiselle ! Mademoiselle, voyons, cela ne peut plus durer. Essayez de comprendre. Votre père et votre grand-mère ne songent qu’à votre bien… Mademoiselle ! Voici trois jours que vous ne nous adressez plus la parole.

Apolline, ouvrant la porte. — Je ne parle plus aux traîtres ! (Elle claque la porte et s’enfuit par le couloir.)

Édouard fait tomber son plateau. Il mettra longtemps à tout ramasser, ce qui lui permettra d’écouter la conversation qui va suivre.

Nelly, en sortant derrière Apolline. — Mademoiselle ! Attendez, voyons. Soyez raisonnable. Apolline !

Marie-Adélaïde. — Qu’aviez-vous besoin de lui dire la vérité, aussi ?

Jean-Hubert. — Je n’avais plus le choix, mère. Elle voulait lancer un appel à témoins sur les réseaux sociaux.

Marie-Adélaïde. — Les réseaux ? Sur Internet ?

Jean-Hubert. — Oui. Vous imaginez le scandale ?

Marie-Adélaïde. — Mon Dieu, oui ! Mais comment a-t-elle pu deviner ?

Jean-Hubert. — Notre petite Apolline a bien grandi. C’est une jeune femme à présent et cela fait belle lurette qu’elle se doute de quelque chose. Nous aurions dû la préparer à…

Marie-Adélaïde. — La préparer à quoi ? À lui apprendre que sa mère n’était pas morte en couches comme nous lui avons toujours dit, mais qu’elle est sans doute bien vivante on ne sait où ? Que nous lui avons menti pour qu’elle ne sache jamais que cette mère indigne l’avait abandonnée en douce dans votre voiture, un matin de printemps ? Et qu’elle avait eu le cynisme de placer sur le couffin les résultats d’un test ADN en bonne et due forme, prouvant que vous étiez bien le père ?

Jean-Hubert. — Elle était ainsi certaine que je reconnaîtrais l’enfant. Mon honneur n’aurait…

Marie-Adélaïde. — Votre honneur ? Dois-je vous rappeler que j’ai dû le reconstruire de toutes pièces, votre honneur, pour préserver celui de la famille ?

Jean-Hubert. — Non, mère. C’est inutile. Je sais les efforts que vous avez consentis et je vous en remercie.

Marie-Adélaïde. — Vous pouvez. J’ai passé des heures en confession pour expier les mensonges qu’il m’a fallu inventer pour convaincre notre entourage que vous aviez épousé dans le plus grand secret une certaine Diana Mac Ferson durant vos études à Harvard. Une fille de la meilleure société américaine mais qui n’a jamais existé, évidemment, et qui, par le pire des malheurs et le meilleur des hasards, est décédée lors de l’accouchement. Excusez du peu ! Édouard :) Vous êtes encore là, vous ? Vous avez tout entendu ? Tout ceci ne vous regarde pas.

Édouard. — Je ne le sais que trop, Madame, mais que j’entende ou non n’a aucune importance.

Marie-Adélaïde. — Comment cela ?

Édouard. — Je sais déjà tout cela depuis un bon moment.

Jean-Hubert. — Comment ça, vous savez ?

Édouard. — Ces derniers temps, Mlle Apolline, tout en me posant moult questions au sujet de sa mère, m’a déjà tout appris.

Marie-Adélaïde. — Tout ?

Édouard. — Oui, Madame. Du moins tout ce dont vous venez de vous entretenir avec M. Jean-Hubert et même un peu plus. Je sais même que le pseudo-mariage de Monsieur aurait eu lieu à Las Vegas, Madame.

Marie-Adélaïde. — Et vous ne m’en avez jamais informée ?

Édouard. — Que Madame me pardonne et se rassure, mon devoir m’oblige à taire tout ce que je vois ou entends ici tant que mes maîtres ne me le demandent pas. C’est la déontologie du métier, Madame. Je suis une véritable tombe.

Jean-Hubert. — Parfait. Pour la Toussaint, faites-moi penser à vous offrir un chrysanthème. Depuis quand connaissez-vous notre situation ?

Édouard. — Trois mois environ, Monsieur.

Marie-Adélaïde. — Sortez et continuez à tenir votre langue.

Édouard. — Bien, Madame. (Il sort à l’office mais laisse la porte entrouverte.)

Jean-Hubert. — Trois mois, a-t-il dit ? Cela correspond au moment où nous avons interdit à Apolline d’aller aux États-Unis se recueillir sur la tombe de sa soi-disant mère. C’est à partir de là qu’elle a commencé à faire des recherches sur le Net. Comme elle n’a évidemment trouvé aucune Diana Mac Ferson décédée en avril 2000… (Date à définir en fonction de l’âge de la comédienne qui tiendra le rôle d’Apolline.) dans tous les États-Unis, elle en a vite conclu que nous lui mentions. Elle s’est mise à me harceler de questions de plus en plus précises. Mais dimanche dernier, elle a menacé de lancer cet appel à témoins sur la planète entière. J’ai bien été obligé de reconnaître que sa mère était toujours vivante.

Marie-Adélaïde. — Nous voilà bien. Depuis, elle veut absolument savoir qui est sa mère biologique.

Jean-Hubert. — C’est hélas une véritable obsession.

Marie-Adélaïde. — Mais que lui dire ? Même vous, vous n’avez jamais su vraiment qui c’était.

Édouard, revenant ramasser une cuillère oubliée au sol. — Je vous demande pardon. (Il s’en retourne.)

Jean-Hubert. — Je n’ai que de vagues souvenirs, mais même son visage… Non…

Marie-Adélaïde. — Je sais, je sais. Vous me l’avez dit cent fois. Vous étiez ivre mort, et patati, et patata…

Jean-Hubert. — Oui, mère, mais… c’était dans des circonstances particulières. L’euphorie du moment… Nous étions champions de France universitaires de football pour la première fois, et de verre en verre… j’ai sans doute perdu les pédales et…

Marie-Adélaïde. — Les pédales ? Le football se jouait donc à bicyclette, à l’époque ?

Jean-Hubert. — Non, mère. Perdre les pédales est une expression qui si…

Marie-Adélaïde. — Taisez-vous ! Un Brieux de Hautebielle ne perd jamais quoi que ce soit en public et… (On sonne. Elle s’emporte.) Ah !!! Ce n’est pas le moment ! Édouard ! Édouard !

Édouard, entrant de l’office. — Oui, Madame ?

Marie-Adélaïde. — Allez voir de qui il s’agit, mais nous ne sommes là pour personne !

Édouard. — J’y cours, Madame. (Il sort par le hall d’un pas lent.)

Jean-Hubert. — Ce fut là le seul moment d’égarement de toute ma vie. Je vous le jure, mère.

Marie-Adélaïde. — Ne jurez pas, mécréant. Comment peut-on oublier à ce point son honneur et son rang pour du football ? Vous n’auriez pas pu jouer au polo, comme tout le monde ? Bref ! Toujours est-il que le mal est fait. Prions pour qu’Apolline ne réussisse jamais à identifier celle qui l’a si lâchement abandonnée.

Jean-Hubert. — Du moins a-t-elle pensé à son avenir en me la confiant. Elle devait savoir qu’avec une famille comme la nôtre…

Marie-Adélaïde. — Ah ça ! Lâche mais pas folle, la donzelle.

Apolline, off. — Fiche-moi la paix !

Nelly, off. — Apolline, sois raisonnable.

Apolline, entrant du couloir suivie par Nelly. — Je ne veux pas, je ne veux plus être raisonnable ! Tout ce que je veux, c’est ma mère !

Marie-Adélaïde. — Apolline chérie, assieds-toi et calme-toi, s’il te plaît. On va voir ce qu’on peut faire.

Apolline. — Très bien. Qu’allez-vous faire ?

Marie-Adélaïde. — Eh bien, c’est très simple… N’est-ce pas, Jean-Hubert ?

Jean-Hubert. — Effectivement… Il n’y a pas plus simple mais… Hé, hé !

Apolline. — Mais… ? Je vous écoute.

Marie-Adélaïde. — Eh bien, voilà… C’est-à-dire que… euh… (Édouard revient avec une lettre à la main.) Ah ! Édouard ! Qui peut bien venir nous importuner à une heure pareille ?

Édouard. — Une femme, Madame. Une femme qui, malgré tous mes arguments pour la congédier, insistait pour voir Mlle Apolline. J’ai dû employer la manière forte.

Apolline. — Elle est partie ?

Édouard. — Oui, mais elle m’a assuré à grands cris qu’elle reviendrait dans une heure. Elle m’a remis cette lettre pour vous, Mademoiselle.

Apolline. — Donnez ! (Elle se jette sur la lettre, la lit rapidement puis hurle :) Yesssss ! Oh ! merci, Édouard !

Marie-Adélaïde lui prend la lettre des mains et la lit pendant qu’Apolline saute au cou d’Édouard.

Nelly et Jean-Hubert, se regardant, incrédules. — Non ?!

Marie-Adélaïde, en s’évanouissant. — Siiii !

Nelly se jette sur la lettre à son tour.

Nelly. — C’est impossible ! (Elle s’évanouit aussi.)

Apolline. — Il faut croire que si ! Dans une heure, avez-vous dit ? Il faut que je me fasse belle. (Elle sort par le couloir en courant.)

Jean-Hubert, prenant et lisant la lettre. — Ben merde alors ! (Il s’effondre sur un siège.)

Noir

Voix off : « Une heure plus tard. »

Quand la lumière revient, on voit Apolline qui tourne comme une lionne en cage et Marie-Adélaïde qui ne parvient pas à boire son thé tellement elle est percluse de tics nerveux. Jean-Hubert essaie vainement de les calmer. Édouard reste stoïque dans un coin.

Jean-Hubert. — Apolline, calme-toi.

Apolline. — Je suis très calme !

Jean-Hubert. — Mère, calmez-vous.

Marie-Adélaïde. — Il n’y a pas plus calme que moi, je vous l’assure. (Elle renverse son thé, et à Édouard qui n’a pas bougé un cil :) Voilà ce que vous m’avez fait faire, vous !

Édouard, intervenant avec son torchon. — Pardon, Madame. Ce ne sera rien.

Marie-Adélaïde. — Laissez-moi ! Empoté !

Édouard. — Bien, Madame.

Apolline. — Elle devrait être là, non ?

Marie-Adélaïde. — Je ne suis pas pressée de rencontrer une telle dévergondée !

Jean-Hubert. — Dévergondée je ne sais pas, mais menteuse sans aucun doute.

Apolline. — Ça te va bien de la traiter de menteuse. Tu ne te souviens même pas d’elle ?

Jean-Hubert, regardant Marie-Adélaïde avec insistance. — Non, ça non. Vraiment pas. Je suis désolé.

Marie-Adélaïde. — Pas tant que moi.

Apolline. — Eh bien, moi, je suis sûre que c’est une femme formidable. Si ça se trouve, tu vas la reconnaître dès que tu vas la voir.

Jean-Hubert. — C’est impossible.

Apolline. — Moi j’en suis certaine. Promets-moi de lui pardonner ; moi, c’est déjà fait.

Marie-Adélaïde. — Lui pardonner ? Jamais de la vie !

On sonne.

Apolline. — C’est elle ! Allez ouvrir, Édouard ! Qu’est-ce que vous attendez ?

Édouard. — Bien, Mademoiselle.

Apolline. — Plus vite que ça, mollusque ! (Édouard sort par le hall en courant presque.) Oh là là ! J’en tremble déjà.

Marie-Adélaïde, au public. — Moi aussi.

Jean-Hubert, au public. — Et moi donc !

Apolline. — Je suis certaine qu’elle va vous plaire, mamie.

Marie-Adélaïde. — Cela m’étonnerait beaucoup. Il va surtout falloir qu’elle prouve ce qu’elle avance. Parce qu’après tout, n’importe quelle gourgandine pourrait en faire autant puisque M. Jean-Hubert de Hautebielle ne se souvient plus laquelle il a honorée ou plutôt déshonorée.

Apolline. — Mais elle, elle ignore ce détail. Elle ne peut pas savoir qu’il a oublié jusqu’à son visage. Par contre, elle sait très bien que cette histoire de Diana Mac Ferson est une pure invention. Elle le dit dans sa lettre. (Elle reprend la lettre qui traînait et lit :) « Ma chère enfant, je suis ta maman qui t’aime, qui n’a jamais cessé de t’aimer et de penser à toi. »

Marie-Adélaïde. — Quel toupet !

Apolline. — N’empêche qu’elle donne des détails de son geste. « Cette nuit-là, la mort dans l’âme, je t’ai déposé, mon bébé, dans la voiture de ton père, en prenant bien soin que tu n’aies pas froid. » Dans la voiture ? C’est bien ce que vous m’avez dit tous les deux ? Ça ne s’invente pas, ça.

Marie-Adélaïde. — Effectivement.

Jean-Hubert. — Certes, mais j’ai bien peur que…

Apolline. — N’aie pas peur, mon petit papa. Je sais que mon père n’a pas pu faire un enfant à n’importe qui. Ce doit être une belle personne.

Édouard, revenant suivi de Bernadette. — Après vous, Madame.

Bernadette, entrant en bousculant Édouard. — Salut la compagnie ! (Elle est outrageusement vêtue et exagérément maquillée. Son entrée produit l’effet d’une bombe sur tous sauf Édouard qui reste de marbre.)

Apolline. — M… Ma… Maman ?

Bernadette. — Dans mes bras, ma poulette ! (Elle prend Apolline à bras-le-corps.)

Jean-Hubert. — Laissez ma fille immédiatement !

Bernadette. — Dans mes bras, mon poulet ! (Elle prend Jean-Hubert à bras-le-corps.)

Jean-Hubert. — Voulez-vous bien me lâcher, madame ?

Bernadette. — Oh ! tu ne disais pas ça, il y a vingt ans ! Hein ?

Marie-Adélaïde. — En voilà assez !

Bernadette. — Ah ! la belle-doche, je parie !

Marie-Adélaïde. — Marie-Adélaïde Brieux de Hautebielle, comtesse de Lauzant.

Bernadette. — Bernadette Chougnard… de la Haute-Loire… canton de Langeac. Enchantée de faire votre connaissance.

Marie-Adélaïde. — Je n’en dirai pas autant.

Bernadette. — On se serre la louche ? (Marie-Adélaïde reste de marbre.) Ouais… On n’est pas obligé.

Marie-Adélaïde. — Ainsi donc, vous prétendez être la mère d’Apolline ?

Bernadette. — Et comment ! On se ressemble comme deux gouttes d’eau. Vous trouvez pas ?

Marie-Adélaïde. — C’est loin d’être flagrant.

Jean-Hubert. — Ce n’est pas possible.

Bernadette. — Bah ! Elle a tes yeux d’épagneul nostalgique, mais le reste c’est tout moi....

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