ACTE 1

 

 

SCENE 1

 

(C’est l’après midi, Julien est sur le départ pour voyage d’affaires il rassemble ses bagages, son épouse Juliette est plongée dans sa lecture)

 

JULIEN : - Franchement,  si tu savais comme ça m’emmerde ce déplacement à Londres ! Vraiment ça tombe mal ! La veille de ton anniversaire en plus ! Mais bon, ne t’inquiète pas je serai là à temps pour t’emmener dîner demain soir !

 

JULIETTE : -Hum…

 

JULIEN : -À chaque fois c’est la même chose ! En Angleterre, j’ai l’impression de perdre mon temps ! Ces anglais… ils sont durs en affaires, ils ne lâchent pas le morceau !

 

JULIETTE :- Cette idée aussi de vouloir vendre des tire bouchons à des anglais ! Pourquoi pas des parasols tant  qu’on y est ! A mon humble avis,  tu aurais plus de chance avec des décapsuleurs ou mieux des parapluies !

 

JULIEN :-Oui mais attention ! Ce ne sont pas des tire bouchons ordinaires ! Ce sont des tire bouchons connectés !

 

JULIETTE : -La bonne blague ! C’est vraiment du grand n’importe quoi ! Tout est connecté de nos jours ! Bientôt même le distributeur de PQ sera connecté ! Un tire bouchon connecté quel intérêt tu peux me dire ? Surtout en Angleterre !

 

JULIEN : -J’ai un patron qui anticipe ! Avec le réchauffement climatique, on cultivera  bientôt des vignes en Angleterre !

 

 

 

JULIETTE : - Voilà autre chose ! Bon admettons, mais  « connecté » pourquoi faire ?

 

JULIEN : - ça calcule le nombre bouteilles que tu débouches!

 

JULIETTE :- ça pourrait en effet être utile à certains !

 

JULIEN : -Tu ne penses pas à moi j’espère !

 

JULIETTE : - Mais non…bien sûr que non…

 

JULIEN : - Le pire dans l’histoire c’est que je sais que je me déplace pour pas grand chose!  En plus, je n’aurai même pas la compensation de profiter de l’occasion pour me faire un  petit resto ! Vu ce qu’ils bouffent, ça ne donne pas envie !

 

JULIETTE : - Tu n’es pas un fin gourmet de toute  façon ! Toi, tu te régales avec une pizza !

 

JULIEN : - Il vaut mieux une bonne pizza qu’un steak bouilli avec des petits pois fluo!

 

JULIETTE :-  Les clichés ! Ils ont aussi des restaurants gastronomiques !

 

JULIEN :- En Angleterre ? Il faut  bien chercher…de toute façon, ce n’est pas prévu dans mon budget ! Pas de regret en ce qui me concerne car « la grande cuisine » c’est un peu comme l’art contemporain, du « foutage » de gueule ! Tu ne reconnais rien dans ton assiette, les portions sont minuscules, la taille d’un confetti ! Au temps pour moi ! Tout n’est pas petit, l’addition elle, est inversement disproportionnée, résultat, tu crèves la dalle et en sortant, tu te précipites sur un hamburger !

 

JULIETTE : - Mais enfin ! On ne va pas dans un restaurant  gastronomique pour se goinfrer ! Se rassasier !mais pour découvrir des saveurs !... Ne te plains pas ! Au moins, toi tu voyages ! Tu te promènes …

 

JULIEN : - Je me promène ? Tu parles d’une promenade !

 

JULIETTE : - Bah oui ! Je t’envie… (Gros soupir)

 

 

JULIEN : -  Qu’est ce qui t’arrive ma Juliette ? Tu ne me ferais pas un petit coup de mou ? Ah je sais…c’est à cause de ton anniversaire ? Tous les ans c’est la même chose !

 

JULIETTE : Tu te rends compte ? Plus d’un demi-siècle !

 

JULIEN : - Evidemment en comptant comme ça !  Je comprends que ça te déprime ! Dis toi plutôt que tu as plusieurs fois 20 ans et tu verras ça ira beaucoup mieux !

 

JULIETTE : - Je m’emmerde Julien !

 

JULIEN : - Merci ! Ça fait plaisir ! Tu t’emmerdes avec moi ? C’est ça que je dois comprendre ?

 

JULIETTE :- Bah oui…je m’emmerde ! Avec toi, sans toi, je m’emmerde tout court ! Il ne se passe rien …dans notre vie…dans la mienne surtout ! Le temps passe de plus en plus vite …

 

JULIEN : - Si le temps passe vite, ça prouve que tu ne t’emmerdes pas !

 

JULIETTE : - Tu ne comprends pas…j’ai l’impression d’être sur un manège qui tourne de plus en plus vite …et ce qui me déprime c’est que ce manège va un jour s’arrêter de tourner…Et là, pas de pompon pour un deuxième tour gratuit.

Je ne verrai plus le jour se lever, le soleil se coucher, la mer, les saisons, je ne sentirai plus le vent et la pluie sur mon visage, le soleil me chauffer la peau, mes yeux ne verront plus les personnes que j’aime.

 

JULIEN : - Oui mais d’un autre côté, si ça peut te consoler tu ne verras plus non plus les personnes que tu détestes !

 

JULIETTE : - Ce qui me désole, c’est que pour l’instant je peux jouir de tout cela et je m’emmerde !

 

JULIEN :- Beaucoup de gens aimeraient être à ta place, crois moi ! Par les temps qui courent c’est un luxe que de s’emmerder ! Je te rappelle que c’est toi qui as voulu prendre ta   pré–retraite !

 

 

 

 

 

 

 

 

JULIETTE :-  Mais il n’y a pas que le boulot dans la vie !

J’ai l’impression que ma vie ressemble de plus en plus à celle de notre voisine du dessus ! Il ne se passe rien ! Les petites courses, le ménage, faire à manger etc.…rien de passionnant !oui décidément…j’ai de plus en plus de points communs avec cette pauvre Mme Chapelle, sauf qu’elle, elle est veuve !

 

JULIEN : -Heureusement pour moi que toi tu ne l’es pas ! Permets-moi de te dire que tu as des jugements un peu rapides.

Qu’est ce que tu connais de la vie de Mme Chapelle ? Elle a peut être une vie plus trépidante que tu ne l’imagines… (Soudain mystérieux) il ne faut pas toujours se fier aux apparences…elle pourrait te surprendre…elle a peut être un amant…

 

JULIETTE :- Pas possible !

 

JULIEN : - Pourtant….

 

JULIETTE :- Quoi ? Tu as remarqué quelque chose ?

 

JULIEN :- Ce que tu peux être curieuse !

 

JULIETTE : - D’abord je ne suis pas curieuse, je m’informe, je m’intéresse aux autres…C’est différent !.... Tu ne dis pas ça par hasard, tu as remarqué quelque chose !

 

JULIEN :- Effectivement… (Il continue à préparer ses affaires)

 

JULIETTE : - Et bien alors ?

 

JULIEN : - Tu aimerais bien savoir hein ?

 

JULIETTE :- Alors ?

 

 

 

 

 

 

JULIEN :-… Un homme plus jeune qu’elle, beaucoup plus jeune lui rend visite assez régulièrement depuis la semaine dernière. Ça ne peut pas être son fils, elle n’a qu’une fille. De plus il essaie d’être le plus discret possible, comme s’il cachait quelque chose…

 

JULIETTE :- Non ? Madame Chapelle ? En fait, sa vie est moins emmerdante que la mienne finalement, merde alors !

 

JULIEN : - Trouve-toi une occupation !

 

JULIETTE :- Tu veux que je prenne un amant ?

 

JULIEN :- Non,  Je n’irais pas jusque là …Il y a d’autres occupations ! Qu’est ce que tu veux que je te dise ? Je ne sais pas…. Fais du tricot !

 

JULIETTE :- Tu en as encore beaucoup des idées comme celle là ? Décidément mon pauvre Julien tu n’as aucune imagination…

 

JULIEN :- Puisque toi tu en as, tu devrais être capable de trouver de quoi t’occuper !

 

JULIETTE :- J’en ai des idées…mais elles ne sont pas réalisables…j’ai envie et besoin de me sentir respirer … vivre…palpiter…

 

JULIEN :- Pour peu qu’on le veuille vraiment, tout est réalisable ! Regarde Madame Chapelle elle continue de s’envoyer en l’air !

 

JULIETTE : -Il doit il y avoir une autre raison en ce qui la concerne !

 

JULIEN : - Pourquoi elle n’aurait pas d’amant ? Tu es jalouse ma parole ?

 

JULIETTE :- Non pas du tout !

 

JULIEN : - En fait je sais d’où vient ton problème ma Juliette,  je crois que tu lis trop ! Ça te monte à la tête !

 

JULIETTE :- Comment  peux-tu me dire une chose pareille ! On ne lit jamais trop mais plutôt pas assez ! Surtout en ce qui te concerne !

 

 

 

 

 

JULIEN : -  En effet, OUI,  excuse-moi, mais moi j’ai autre chose à faire, je bosse encore, et je n’ai pas encore l’age de la retraite!

 

JULIETTE :- Merci ! Ça c’est délicat ! Merci Julien de me rappeler que je suis beaucoup  plus vieille que toi !

 

JULIEN :- Mais je n’ai pas dit ça pour ça ! Ce que tu peux être susceptible ! Si je peux me permettre, c’est vrai que tu lis beaucoup, mais toujours la même chose ! (Il prend les livres posés sur la table et les énumère)   « L’étrangleur de la gare Saint Lazare » ! «  Le boucher du métro! » « Les noces de sang » ! Etc...Etc.….Tes histoires de psychopathes, tu n’en as pas marre ? Entre tes livres, tes séries et tes émissions type « faites entrer l’accusé » (Il regarde son livre) Tiens qu’est ce que  je disais… varie un peu…je ne sais pas moi… lis des livres d’aventures puisque tu en rêves,  de science fiction ou mieux, érotiques …ça pourrait te donner des idées…

 

JULIETTE :- C’est un reproche ?

 

JULIEN :- Non une suggestion !

 

JULIETTE :- Puisqu’on en parle, pourquoi crois tu que je lis ce genre de livre ? Au moins avec eux je connais le grand frisson !

 

JULIEN :- Et avec moi…non ? Attends ? Qu’est ce que je dois comprendre…Tu simules ?

 

JULIETTE :- Certainement pas ! Je ne suis pas une tricheuse, moi quand je m’emmerde ça se voit tout de suite ! Je ne suis pas assez charitable pour faire semblant juste pour te faire plaisir !

Reconnais que tu n’es pas toujours au top !

 

JULIEN :- Attends que je revienne de LONDRES, tu vas voir si je ne suis pas au top !

 

JULIETTE : - Des promesses…toujours des promesses…

 

(Julien parait contrarié)

 

 

 

 

 

JULIETTE :- Mais je plaisante ! Tu n’as plus d’humour ? Ça au moins tes anglais en ont eux ! Alors  tache de rapporter des échantillons ! En tout cas je remarque que depuis une quinzaine de jours tu rentres de plus en plus tard…

 

JULIEN :-  Je bosse ! Attends… tu me soupçonnes d’avoir une maîtresse ? N’importe quoi ! Tu sais très bien que je n’aime pas les complications !

 

JULIETTE : -C’est la seule raison pour laquelle tu n’as pas de maîtresse ? Parce que tu n’aimes pas les complications ! Ce qui laisse sous entendre que si ça n’était pas le cas….

 

JULIEN : - Pense ce que tu veux…Ecoute, Je n’aime pas qu’on se dispute juste avant que je prenne l’avion…imagine qu’il se casse la gueule…

 

JULIETTE :-  Julien ! Ne dis pas des trucs pareils !

 

JULIEN :- Au moins là il se passerait un évènement dans ta vie ! Tu te sentirais bien vivante contrairement à moi et en plus tu toucherais du pognon !

 

 

JULIETTE :- Changeons de conversation, ça porte malheur. Il est à quelle heure ton avion ?

 

JULIEN : - A 16 H  45 ! Il ne faut pas que je traîne.

 

JULIETTE : - Sois vigilant ! Si tu remarques le moindre bagage ou comportement suspect préviens la police,  mais attention, fais le discrètement…. il vaut mieux la prévenir pour rien que de se dire après coup « si j’avais su » !

 

JULIEN :- Parce que tu penses que si mon avion explose, j’aurais encore le loisir de me poser la question « si j’avais su » !

 

JULIETTE :- T’as raison ! C’est con ce que je viens de dire…mais fais gaffe quand même…

 

 

 

 

 

JULIEN : - Tu tiens un peu à moi finalement !

 

JULIETTE :- Beaucoup même ! T’es chiant mais c’est vrai …je t’aime !

 

JULIEN : -Allez ! Bisous ma Juliette !

 

JULIETTE :- Attends je t’accompagne à l’ascenseur…On va s’embrasser du 12ème  jusqu’au rez de chaussée…

 

JULIEN : - Super ton idée ! Tu vois quand tu veux !

Ils sortent)

 

(à la fenêtre)

JULIETTE :- Pense à ce que je t’ai dit, sois vigilant !

 

SCENE 2

 

(Elle revient, elle se sert une tasse de thé et s’installe avec son livre, elle est plongée dans sa lecture quand entre sa fille Emma en catimini, elle se place derrière elle et lui crie dans les oreilles)

 

EMMA :- Bonjour Maman !

 

JULIETTE : - (en sursautant) Tu veux ma mort ? Tu m’as fais peur !

 

EMMA :- Tu devrais être contente ! Tu adores avoir peur ! Entre tes bouquins et tes séries…

 

JULIETTE :- Tu ne vas pas t’y mettre  aussi ! Ton père m’a servi le même refrain tout à l’heure.

 

EMMA :- Il n’est pas là ?

 

JULIETTE :- Non, tu ne l’as pas croisé ? Il vient de partir pour Londres. Il va essayer de fourguer sa camelote, ce n’est pas gagné. Je te sers une tasse de thé ?

 

EMMA :-Volontiers.

 

JULIETTE :- Qu’est ce qui t’amène ? Tu te promenais dans le quartier ?

 

EMMA :- Maman… J’ai une grande nouvelle à t’annoncer !

 

JULIETTE :- (aux anges, elle la serre dans ses bras) Enfin ! Ce que je suis contente ! C’est génial ! C’est pour quand ?

 

 

EMMA : - Pour dans quinze jours !

 

JULIETTE :-  (observant le ventre plat d’EMMA) Ce n’est pas possible !

 

 

EMMA :- (regardant son ventre à son tour réalise la méprise) Mais non Maman ! Tu n’y es pas du tout ! Ce n’est pas du tout ça ! Et ce n’est pas prêt d’arriver ! Je n’ai plus de mec !

 

JULIETTE : - Ah bon ! Tu n’es plus avec Benjamin ? Je m’y attendais … dommage…je l’aimais bien moi celui là…

 

EMMA :-  De toute façon ça ne pouvait pas marcher…

 

JULIETTE : - ça je l’ai toujours pensé ! Vous êtes bien trop différents !

 

EMMA : - En fait Maman… le problème n’est pas là…c’est plus complexe …je crois que je suis lesbienne !

 

JULIETTE : Pardon ?

 

EMMA : Ne m’oblige pas à le répéter, c’est déjà assez difficile à dire et tu as très bien entendu.

 

 

JULIETTE :- Pour une fois qu’il se passe quelque chose d’un peu surprenant dans ma vie ! Ma fille  m’annonce comme ça de but en blanc au fait maman « je suis lesbienne » Super ! En fait ce n’est pas si grave, mais du coup je ne suis pas prête d’être grand-mère ! C’est ça la grande nouvelle ?

 

 

EMMA : - Non, ce n’est pas tout… j’ai envie de changer de vie…revenir à l’essentiel…me tourner vers le  spirituel …

 

 

 

JULIETTE : - ET ?

 

EMMA : -  Devenir bonne sœur !

 

JULIETTE : - Quoi ?

 

EMMA : - Tu vas tout me faire répéter deux fois ? Tu as très bien entendu ! C’est juste pour quelque temps, je te rassure, trois mois exactement.

 

JULIETTE :- Je me disais aussi…

 

EMMA :- Je pars dans un couvent dans la creuse au milieu de nulle part.

 

JULIETTE :-  Quelle drôle d’idée…vu tes nouveaux goûts je t’imaginais plutôt aller en Grèce, à Lesbos ! Ah j’ai compris, c’est pour être  entre filles … C’est tout ce que tu as trouvé pour laisser libre cour à tes nouvelles attirances sexuelles ?

 

EMMA :- C’est vrai, on peut joindre l’agréable à l’utile. Mais ce qui me motive avant tout c’est l’envie de me couper du monde, pour un temps…être moi-même, méditer ...Fini, le portable, les réseaux sociaux, la télé…tout ce qui nous parasite l’existence.

 

JULIETTE :-  Autant rester ici ! Tu peux très bien te passer de tout ça sans pour autant aller te cloîtrer ! Un peu de volonté suffit !

 

(Le téléphone d’EMMA sonne texto et elle répond texto)

 

 

JULIETTE : - bah ! Ce n’est pas gagné !

 

EMMA :-  C’est  Benjamin, il me harcèle depuis que je l’ai quitté ! M’isoler pendant trois mois, va l’aider à m’oublier !

 

 

JULIETTE :- Mais Emma, tu es sûre que tu peux imposer ta présence comme ça chez les nonnes ?

 

EMMA : - Oui, c’est réglé, elles font chambres d’hôtes en quelque sorte, tu paies ta chambre et les repas.

 

 

 

 

JULIETTE : - ah oui ? Mais comment vas-tu occuper tes journées ? Pas dans la prière j’imagine ?

 

 

EMMA : -  Non, je vais bosser ! Je vais faire de la confiture, de la vannerie, du jardinage…Toutes sortes de travaux…

 

 

JULIETTE : - Pas connes les nonnes, elles font payer  le gîte et le couvert et en plus elles te font bosser, gagnantes sur toute la ligne.

 

EMMA :- Tu ne peux pas comprendre…c’est un concept.

 

JULIETTE :-  On peut dire ça comme ça …un « concept » ! Moi j’appellerais ça plutôt un piège à con !

 

EMMA : -Tu ne peux pas comprendre…

 

JULIETTE : -  Non, en effet, je ne comprends pas qu’on aille s’enterrée vivante dans un trou perdu,  et qu’on paie pour ça !…Moi j’ai envie de mouvement, de bruit, d’aventures, d’émotions fortes ! Au fait mais j’y pense,  pas de téléphone, on ne pourra même pas te joindre alors ?

 

EMMA :- NON !... (Juliette reste songeuse) Ne sois pas triste… tu déprimes ?

 

JULIETTE :- Ton père est toujours par monts et par vaux pour son travail, quand il rentre il n’a pas envie de reprendre l’avion pour le plaisir, alors moi je reste là en stand by ! Je m’ennuie les journées sont longues…

 

EMMA : - Trouve toi une occupation, je ne sais pas…prends des cours de cuisine !

 

JULIETTE :- C’est un message ? Je ne sais pas cuisiner ? Tu es bien la fille de ton père ! Lui me propose entre autres choses le tricot pour remplir mes journées !  Mais moi j’ai besoin de me sentir respirer ! Palpiter ! Vivre !

 

EMMA :- Qui t’en empêche ?

 

 

 

JULIETTE :- Hum… (Changeant de conversation) dis moi,… c’est vrai ? Tu aimes les filles ?

 

EMMA :- Je crois…j’aime regarder les filles qui marchent sur la plage…

 

JULIETTE :-  A Paris ? Ça ne doit pas t’arriver tous les jours ! Je ne le crois pas une seconde !

 

EMMA :- Tu verras bien un jour ! Quand je te présenterai ma copine ! Quand j’en aurais une !

 

JULIETTE :- C’est ça on en reparlera quand tu reviendras  de ton séjour chez les nonnes. Ton père évidemment va trouver ça génial ! Je pense à  ton départ, pour ce qui concerne tes choix amoureux, je ne sais pas…Il va falloir que tu préviennes  ton grand père…pour ce qui concerne ton besoin de spiritualité, il pourrait s’inquiéter de ne pas avoir de tes nouvelles pendant trois mois… pour le reste, à plus de 80 ans, il vaut mieux le ménager, il n’est pas nécessaire de le mettre au courant !

 

EMMA : - (Pleine de sous entendus) Ne t’inquiète pas pour Grand Père ! Il va bien…très bien même…je dirais même qu’il a la santé le Grand Père !

 

JULIETTE :- Qu’est ce que tu essaies de me dire ?

 

EMMA :- Tu veux vraiment le savoir ? Je crois que ce n’est pas une bonne idée, ça ne va pas te plaire…

 

JULIETTE : -Arrête de tourner autour du pot, tu meurs d’envie de me le dire !

 

EMMA :- Bon  après tout tu l’auras voulu ! Figure toi qu’hier après midi, j’ai vu grand-père  « au voltigeur »  tu sais le bar en face de la gare.

 

JULIETTE : -Oui je vois très bien et alors ? Il était « torché » ?

 

EMMA : -Non pas du tout… il était en charmante compagnie…

 

 

 

 

 

 

JULIETTE : -J’aime mieux ça …écoute ça fait maintenant 20 ans que ton grand père est divorcé ! Je me doute bien qu’il n’a pas vécu comme un moine pendant tout ce temps !

 

 

EMMA : -Oui mais là, c’est différent…la jeune femme est vraiment jeune… très jeune …une vingtaine d’année tout au plus… ils étaient assis face à face, ils se  regardaient dans les yeux … il lui tenait la main…

 

 

JULIETTE :- Ce n’est pas possible ! C’est dégueulasse !

 

EMMA : -Tu te rends compte qu’elle est plus jeune que moi qui suis sa petite fille !

 

JULIETTE : - Mais ça ce n’est pas possible ! Je vais l’appeler, je veux en avoir le cœur net… (Elle prend son portable et appelle son père) Papa ? Tu as une drôle de voix, tu as l’air essoufflé …tu es couché ? À cette heure là ? (Regard inquiet vers EMMA) avec qui ?... Avec la grippe ! (soudain détendue) Tant mieux ! ….Non, non … Je veux dire, c’est bien que tu puisses te reposer… En fait, je t’appelle parce qu’Emma  me dit qu’elle t’a vu hier « au voltigeur »  en charmante compagnie… (Juliette semble très surprise parce qu’elle entend)  ma petite sœur ? 20 ans ? Et c’est maintenant que tu me le dis ? Pour le faire part c’est un peu tard…ce serait même plutôt ridicule ! J’imagine le faire part ! Elle mesure 1.65 m, elle pèse  55 kilos, elle se porte bien ! …..Quoi ? …elle mesure 1 .80 m. c’est une grande petite sœur alors ! Tu ignorais son existance? …...elle attend un bébé ! Tu apprends en même temps que tu es père et sera grand père pour la deuxième fois ! (Énervée) super… en l’espace d’une minute j’apprends que j’ai une sœur et que je vais devenir tante !....ah ! Elle  est déjà repartie dans son pays ? Suède ? Elle voulait juste te connaître …voilà qui est fait !

Bon…écoute…on reparlera de tout ça plus tard ! Je te laisse, soigne toi bien ! Bisous.

 

EMMA : - En voila une bonne nouvelle ! Maman tu as une petite sœur !

 

JULIETTE :- Je t’en prie n’emploie pas ce terme de « petite sœur » c’est ridicule ! Elle mesure 1.80 m !

 

EMMA : - J’ai trop hâte de faire connaissance avec ma Tatie !

 

 

JULIETTE :- « ma Tatie » non mais tu t’entends, elle est plus jeune que toi ! De plus, non pas parce qu’elle est suédoise mais  pour moi c’est une parfaite étrangère  et je pense qu’elle le restera !

 

EMMA : -Quand est ce qu’on fait sa connaissance ?

 

JULIETTE : - Tu ne comprends rien ! Jamais en ce qui me concerne !

 

EMMA : -Ma parole, tu es jalouse !

 

 

JULIETTE : -N’importe quoi !

 

EMMA : -Oui tu es jalouse, tu n’es plus la fille unique de ton papa !

 

JULIETTE : -T’en as d’autres comme ça à me sortir ? Tu n’as pas des bagages à préparer ?

 

EMMA : -Dis moi de m’en aller, on gagnera du temps

 

JULIETTE :- Moi qui me...

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