L’épidémie

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Deux jeunes espions extra-terrestres sont envoyés par le gouvernement de leur planète sur la Terre, en Franchie plus précisément, pour rendre compte à leur hiérarchie si cette Terre pourrait être colonisée et accueillir leurs habitants un jour prochain.
Pour être au plus près de la réalité franchisienne, les espions se font passer pour des journalistes en formation.
Afin que leur atterrissage ne soit pas repéré par la défense franchisienne, le gouvernement de leur planète fait croire par différents procédés aux autorités franchisiennes qu’il s’agit d’une invasion d’extra-terrestres de grande ampleur. De plus à l’arrivée des deux espions une épidémie de grippe survient en Franchie…
Ces différents évènements vont évidemment perturber le pouvoir et la population franchisiens en ayant des conséquences sociales, culturelles et économiques inédites.

Cette pièce de théâtre se veut une chronique humoristique d’une épidémie qui pourrait bien sévir dans notre pays.

SCÉNE I

 

(Bureau. Panneau avec un planisphère. Le chef de mission, Meuf et Keum portent tous les trois des masques d’extra-terrestres, des gants à plusieurs doigts, des palmes aux pieds)

Le chef de mission, Meuf et Keum

Le chef de mission : Entrez, entrez, chers espions interplanautes. J’irai droit au but. Comme vous l’avez appris notre Comité Suprême nous a confié une mission de la plus haute importance : nous informer sur les formes de vie d’une planète de la galaxie que nos astrophysiciens ont découvert. Selon eux elle contiendrait 80 % d’eau et s’appellerait pourtant la Terre.

Meuf : (récitant) Cette planète a une atmosphère compatible avec la nôtre et il nous est possible d’y respirer.

Le chef de mission : Effectivement. Je vois que vous avez déjà consulté le dossier. Nous voudrions en savoir plus sur cette planète et sur ses habitants.

Keum : (récitant) Elle est habitée par des êtres vivants et dominée par une espèce animale appelée : hominidés.

Le chef de mission : En effet. Comme vous le savez nous rencontrons sur notre planète des problèmes de pollution qui pourraient détruire progressivement toute forme vitale. La pollution se développe : excédent de gaz carbonique, développement des oxydes d’azote et toutes ces particules de toutes sortes qui se trimballent dans notre atmosphère. Cela risque de devenir de plus en plus invivable. C’est donc pour cela que le Comité Suprême a décidé de vous envoyer en mission de reconnaissance sur cette planète afin de savoir si l’espèce animale des hominidés rencontre des problèmes du même type et ce qu’ils envisagent pour les résoudre. Nous avons décidé que vous vous rendriez sur un territoire de cette planète appelée la Franchie. En fonction de vos informations le Comité Suprême pourra décider si nous pourrons faire venir notre population sur cette planète Terre.
Keum
 : Ce serait une invasion en quelque sorte.

Le chef de mission : En quelque sorte

Keum : Mais les terriens vont nous repérer tout de suite avec notre apparence.
Meuf : Et nous parlerons quelle langue avec eux ?

Le chef de mission : Nos services scientifiques ont réussi à obtenir des représentations des habitants de cette planète et vous allez subir un lifting complet afin de leur ressembler. D’autre part le passage par notre système d’anti-détection et d’anti-pollution vous permettra de ne pas être repérés en apparaissant sous la forme de terriens. Quant à langue parlée il s’agit du franchouillard. Vous verrez que cette langue ressemble étrangement à la nôtre. (au public) Il faut dire que cela permet aussi une communication plus facile et il faut penser au public pour qu’il puisse suivre l’action. (à Meuf et Keum) Par ailleurs vous ne vous appellerez plus ni Charles Edouard, ni Anne-Mathilde. Vos prénoms terriens seront (montrant la fille) vous Meuf et (montrant le garçon) vous Keum

Meuf : Meuf ?

Keum : Keum ?

Meuf et Keum ensemble : Pourquoi ?

Le chef de mission : D’après nos experts ce sont des prénoms très courants sur la planète Terre. Allez vite vous préparer et revenez pour que je vous explique ce que nous attendons de votre mission. Meuf et Keum sortent)

Le chef de mission : (parlant dans un mini micro)  Allo, est ce que la cabine de téléportation pour nos deux interplanautes est prête ? Très bien. Avez vous préparé les dispositifs d’ondes furtives pour faire croire aux radars terriens que plusieurs flottes de vaisseaux spatiaux veulent se cacher pour entrer dans leur espace. OK. Parfait. (riant) Ils vont avoir une de ces peurs ces Terriens.

(Entrée de Meuf et Keum sans les masques et costumes d’extra terrestres )

Meuf et Keum ensemble : Nous voilà Chef

Le chef de mission : (sursautant) Ah, vous m’avez fait peur. Qu’est ce qu’ils sont laids ces Terriens. Bien. Voici notre plan. Vous allez vous rendre dans la capitale de la Franchie. (montrant sur le planisphère) Elle s’appelle Chamboisy sur Thérain, (montrant un point sur la planisphère) C’est ici.

Keum : Comment dîtes vous ?

Le chef de mission : Chamboisy sur Thérain, c’est ici. C’est la capitale administrative de la Franchie.

Keum : Pourquoi n’avez vous pas plutôt choisi celle-ci … (désignant un point sur planisphère et lisant) Paris sur Seine. Nous avons regardé avec Anne, pardon avec Meuf, les différentes capitales et il nous semblait que Paris sur Seine aurait été un bon choix.

Meuf : Il y a des boutiques de luxe

Keum : Des restaurants et des bars

Meuf : Des musées : l’Elysée, le Matignon, le Moulin Rouge.

Keum : Des p’tites hominidés femelles

Meuf : Des beaux mâles hominidés.

Le chef de mission : (Les interrompant) Je vous rappelle que vous ne partez pas en voyage touristique, mais pour une mission de reconnaissance importante. Pourquoi Chamboisy sur Thérain ? Parce que, d’après nos experts, les grandes décisions en Franchie se prennent là. Les représentants du pouvoir terrestre, l’état major de leurs armées, les conseils d’administration de leurs multinationales, le siège de leurs grandes banques, leurs équipes de recherche, bref le centre névralgique de la Franchie se trouve là et c’est donc là que vous irez pour vous intégrer à l’équipe des médias locaux en vous faisant passer pour des journalistes en formation venant d’une autre région de leur planète : La Celtitude. Nous vous donnerons tous les renseignements nécessaires sur cette région si vous êtes questionnés et nous vous donnerons les documents certifiant que vous êtes journalistes. En intégrant l’équipe des médias nous espérons que vous obtiendrez toutes les informations que nous recherchons. Voici une check-list pour vous aider à sérier les problèmes rencontrés et les consignes à suivre pendant votre mission. Vous arriverez à destination par téléportation temporelle. Vous connaissez l’utilisation du téléporteur vous l’avez déjà utilisé pour d’autres missions.

Keum : Le télé porteur nous scanne et enregistre notre structure pour la garder en mémoire.
Meuf : Il nous désassemble en particules élémentaires et les fait transiter le long d’un rayon d’énergie jusqu’à un endroit défini

Keum : Et nous rematérialise à cet endroit selon le schéma enregistré dans la mémoire.

Le chef de mission : Bien. A vous de vous débrouiller une fois sur place, mais comme vous êtes des pros de l’espionnage, nous vous faisons confiance, vous ne manquez pas de ressources.  Par ailleurs, en envoyant des ondes furtives nous ferons croire aux terriens, que des vaisseaux fantômes vont atterrir sur leur planète. Vous serez donc les témoins de cette opération et pourrez en suivre les étapes. Cela nous informera sur les réactions de la population terrestre … si un jour nous décidons de l’annexer et qu’elle devienne une colonie de notre planète. Anne- Mathilde, Charles-Edouard, je vous fais confiance

Les 2 en même temps : Meuf, Chef.  Keum, Chef.

Le chef de mission : Excusez-moi, j’avais oublié. Rappelez-vous que nous resterons en contact par le canal stellaire 43BW6. Bonne Chance !
Meuf et Keum ensemble : Merci, Chef ! (Ils font un salut militaire et sortent)

 

NOIR

 

SCÈNE II

 

Voix off : Quelques heures terrestres plus tard dans le bureau de la Princidente de la Franchie

 

La Princidente, le général Bidasse, la Superviseur, la SurIntendante,

 

La Princidente : Chers amis, si je vous ai réunis pour ce conseil de défense et de sécurité c’est parce qu’évidemment la situation est grave, vous vous en doutez. Général Bidasse, pouvez vous nous expliquer la situation.

Le général Bidasse : Nos forces de sécurité stellaires ont repéré dans notre espace aérien des ondes qui s’apparenteraient à la venue de vaisseaux spatiaux extra terrestres. Notre système de défense anti-envahisseurs planétaires n’a pas été capable de les détruire.

La Surintendante : C’est bien la peine de dépenser de l’argent pour des systèmes de défense inefficaces.

Le général Bidasse : Je ne vous permets pas, Surintendante, de critiquer notre système de défense, il a toujours été infaillible

La Surintendante : Quand en avez-vous fait usage la dernière fois ?

Le général Bidasse : (gêné) Eh bien…

La Surintendante : C’est ce que je disais inefficace et onéreux.

Le général Bidasse : (se levant excité) Je vais vous montrer si je suis inefficace !

La Princidente : Je vous en prie, calmez-vous, général et vous aussi, Surintendante. En tous cas, cela semble indiquer que des extraterrestres cherchent à s’implanter sur notre planète. (s’adressant à la Superviseur) Madame la Super Viseur, qu’en pensez-vous ?

La Superviseur : Je ne suis pas du même avis que le général Bidasse. D’après nos services de renseignements du ministère de la Supervision intérieure il ne semble pas que ces fameuses ondes se soient dirigées vers la Franchie. Peut-être qu’un autre continent est la cible de ces fameux « extra terrestres », comme vous dites, mais nous n’avons aucune preuve de leur existence

Le général Bidasse : Mes forces de sécurité sont formelles

La Superviseur : Mes services de renseignements aussi.

La Princidente : Que proposez-vous ?

La Superviseur : Par mesure de sécurité, pour être sûr qu’il n’y a pas je ne sais quel potentiel « envahisseur étranger » je propose de faire contrôler à nos frontières tous les possesseurs de cartes d’identité et de passeports.

Le général Bidasse : Moi, Madame la Princidente, j’estime que le contrôle des cartes d’identité et des passeports ne suffit pas. Ils peuvent être falsifiés par « les ennemis de l’extérieur ». Nous devons développer le contrôle des individus aux frontières par les outils de reconnaissance faciale, oculaire et même nasale.

La Princidente : Bien. Tant que nous n’avons pas d’informations plus précises nous préconiserons ce type de contrôle renforcé.

Le général Bidasse : Néanmoins cela m’étonnerait qu’ils atterrissent chez nous, ils doivent bien savoir qu’ils auraient à qui parler en cas d’attaque, nous avons une force de frappe que nous envient bien des continents.

La SurIntendante : Surtout quand elle n’intervient pas.

Le général Bidasse : Retenez, moi, Princidente, où je vais faire un malheur.

La Princidente : (criant) On se calme !!

Voix off :  Les médias sont là, Madame la Princidente.
La Princidente : Les médias sont déjà là. Mais qui les a prévenus.
Le général Bidasse : Euh…c’est peut-être quelqu’un de mon état major. Sans doute mon aide de camp, il a la langue bien pendue et ….

La Princidente : Bravo pour la discrétion, général. Heureusement que l’armée est la grande muette. Je suppose que c’est cet individu qui avait déjà clamé sur tous les toits l’été dernier que nous allions entrer en guerre avec la Prusse orientale

Le général Bidasse : Je l’avais pourtant bien prévenu ne rien dire aux médias.

La Princidente : Général Bidasse, si vous continuez à ne pas vous faire respecter, vous allez vous retrouver troufion sous une guérite. A vous de démentir auprès des médias.

Le général Bidasse : Ce sera fait, Madame la Princidente. (Il sort)

La Surintendante : On dirait qu’il a les chocottes le général va-t-en guerre

(La Super intendante et la Super viseur rient)

La Princidente : Mesdames, je vous en prie, un peu de sérieux. (gardant son sérieux puis se mettant à rire) Mais je lui ai foutu la frousse. (Elles sortent en riant)

 

 

SCÈNE III

 

 

Tom : (répondant à son smartphone) Nous avons de nouveaux newsers (prononcer niouzeur)  stagiaires et c’est moi qui dois me charger de leur formation. Dis-moi, dois je prendre ça comme une punition ou une reconnaissance de mon talent pédagogique. Ouais, ouais, ouais, vil flatteur, tu n’as pas envie de te coltiner ce boulot et tu me l’as refilé. Bon, puisqu’il semble que je n’ai pas le choix, je ferai au mieux. (Entrée de Meuf et Keum) Ah, je crois que les voilà. À plus. (Tom éteint son smartphone)

(Tom s’adresse à Meuf et Keum) Alors c’est vous les nouveaux stagiaires envoyés par...

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