Qui A Tué Mamie ?

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ON NE CHOISIT PAS SA FAMILLE, D’ACCORD, MAIS C’EST PAS UNE RAISON NON PLUS DE VOULOIR LA MASSACRER ! ALORS QUAND UNE VIEILLE DAME INDIGNE MEURT DE MORT PAS NATURELLE… TRES VITE UNE QUESTION SE POSE : MAIS QUI A FAIT LE COUP ?
VICTOIRE, LA BIGOTE NYMPHOMANE ?
BERNARD, LE POLITICIEN VEREUX ?
OU ÉTIENNE, LE SEXOLOGUE NON PRATIQUANT ?
POUR LA GENDARME CHARGEE DE L’ENQUETE, TROUVER LE COUPABLE NE SERA PAS UNE MINCE AFFAIRE.
ARNAQUES, TRAITRISES, ET MEURTRES FOIREUX. POUR HERITER DU PACTOLE TOUS LES COUPS SONT PERMIS.
ET CERISE SUR LE GATEAU : AU CLUB DES CRAPULES… ILS ONT TOUS PRIS UNE CARTE DE MEMBRES.

 

 

 

MAIS QUI A TUÉ MAMIE ?

COMEDIE POLICIÈRE

DE
LUC CHAUMAR

 

2 HOMMES ET 2 FEMMES

PITCH : "PETIT MASSACRE EN FAMILLE" OU... COMMENT TRUCIDER SA « MAMIE » EN TOUTE IMPUNITÉ. ARNAQUES, TRAITRISES, ET MEURTRES FOIREUX, POUR HERITER DU PACTOLE TOUS LES COUPS SONT PERMIS. ALORS PETIT CONSEIL D’AMI : A L’HEURE DE L’OUVERTURE DU TESTAMENT… PRIEZ POUR NE PAS FAIRE PARTIE DE LA FAMILLE.

 

CONTACT :
165 RUE MARCADET 75018PARIS
TÉLÉPHONE : 06 62 59 40 82
luc.chaumar@sfr.fr

 

ACTE 1

MUSIQUE ANGOISSANTE. SOUDAIN ON ENTEND LE CRI D’UNE VIEILLE DAME…

VOIX OFF
NON ! … AU SECOURS… IL NE FAUT PAS FAIRE ÇA… PITIÉ… À L’AIDE… AAAgh !!

SUR LA SCENE : 4 PERSONNES SONT FACE AU PUBLIC ! COMME DEVANT UN JURY D’ASSISES. ON LES SENT SOUS LE CHOC.

ETIENNE 42 ANS (HABILLE DECONTRACTE)
Alors je m’appelle Étienne, je suis thérapeute mais pas que, et je jure que je suis innocent : Je n’ai pas tué ma grand-mère ! Ah non alors ! Je l’aimais beaucoup Mamie et d’ailleurs je le jure sur la tête de ma mamie.

VICTOIRE 40 ANS (HABILLEE SANS GOUT)
(Anxieuse) Moi, c’est Victoire, je suis leur cousine. Et je peux vous dire que je n’ai pas tué Mamie non plus. Je le jure sur la Bible, sur le Coran, sur la Thora et aussi sur le vieux catalogue de la redoute.

BERNARD 45 ANS (EN COSTUME DE MARQUE)
Vous me reconnaissez ? C'est moi sur les affiches en ville ! Bernard Bouffartigues, votre futur député ! Alors vous vous rendez bien compte que dans ma position, je n’ai pas du tout tué ma Grand-mère. En politique, on ne tue personne la veille d’une élection, ben non, ça ne fait pas propre. Mais n’oubliez pas, il faut voter Dimanche.

UNE GENDARME ARRIVE A SON TOUR AVEC UN ZAPETTE… ELLE APPUIE SUR UN BOUTON ET LES 3 SE FIGENT COMME DANS UN FILM ARRETE.

LA GENDARME (40 ANS TENUE REGLEMENTAIRE)
Et voilà, maintenant vous connaissez mieux tous les lascars ! Pourtant : Cette nuit un meurtre sordide a eu lieu ici dans cette maison. Et moi, adjudant Gabrielle Goujon, je suis formelle : sur les 3 suspects, il y a un assassin et deux abrutis. Mais ils cachent bien leurs jeux. Bon, le mieux, pour bien comprendre la situation, on va reprendre toute cette histoire depuis le début !

ELLE APPUIE SUR SA ZAPETTE ET LE NOIR SE FAIT ! MUSIQUE.

LE RIDEAU SE LÈVE.

LA LUMIERE S’ALLUME. NOUS SOMMES DANS LE SALON RUSTIQUE D’UNE PETITE MAISON RURALE. AU MUR, UN TABLEAU REPRESENTE UN CHAT AVEC UN AIR STUPIDE ET UN AUTRE, BEAUCOUP PLUS GRAND, REPRESENTE « MAMIE » UNE VIEILLE DAME AU REGARD INQUISITEUR. UN PETIT CANAPE RINGARD ET UN FAUTEUIL EN OSIER MEUBLENT LE SALON. À COUR, UN PETIT GUERIDON AVEC UNE LAMPE ET UNE BOUTEILLE DE LIQUEUR AVEC 4 VERRES.
UNE PORTE DONNE SUR LES ETAGES ET LES CHAMBRES. ET UN AUTRE SUR L’ENTREE. AU FOND, UNE SORTIE DONNE SUR UN PETIT JARDINET. SUR SCENE, BERNARD, ETIENNE, ET ENFIN VICTOIRE. L'AMBIANCE EST ELECTRIQUE. ON SENT LES TROIS TRES INQUIETS.

BERNARD
Mais enfin, ce n’est pas possible, qu’est-ce qu’il fout ce docteur ? Ça fait une heure qu’il est dans la chambre à Mamie…

ÉTIENNE
Quand quelqu’un meurt on examine le corps. C’est la loi !

BERNARD
Non, c'est le bordel ! Moi je vous dis, que ce n’est pas normal qu’il mette autant de temps.

VICTOIRE
Je le connais. Il est très bien mais il est très méticuleux le Docteur LAFIOLE. Et puis vous allez voir, c'est un puits de science.

BERNARD
Moi je sens le puits à emmerdes. Enfin, Mamie est morte, elle est morte Basta ! Alors il signe le permis d’inhumer, on va voir le notaire et on se casse. Point barre.

VICTOIRE
Vous savez les cousins, j’ai prié ce matin et j'ai eu comme une illumination. Au fond, la mort, c’est juste le plus grand mystère de la vie.

BERNARD
Victoire, tu sais que t'as pas changé toi.

VICTOIRE
Merci Bernard ! Il me va droit au cœur ton compliment…

BERNARD
Ah mais, c'est pas un compliment…

VICTOIRE
C’est vrai je l’avoue, je me suis souvent perdue sur des chemins incertains mais maintenant c'est la religion qui trace ma route.

BERNARD
Et ben, t’es pas arrivée !

ETIENNE
Il a raison, Jésus c'est pas un GPS ! (Il soupire) Quand même : hier soir, on avait une grand-mère en pleine forme et ce matin on se retrouve avec un macchabé sur les bras.

VICTOIRE
Pleine forme, pleine forme. Moi, je la trouvais un peu jaune… ces derniers temps, on aurait dit une boîte de cachous « Lajaunie ».

ETIENNE
Et en plus, elle meurt juste le jour où elle nous avait fait venir pour parler de son héritage.

BERNARD
Quel dommage.

VICTOIRE
Oh oui, quel dommage qu'elle soit morte ?

BERNARD
Non, qu’on se soit déplacés pour rien. Je vais vous le dire franchement, mais chez Mamie, il y a un truc que je n’ai jamais digéré…

VICTOIRE
Son confit de canard !

BERNARD
Non, son manque d'affection ! (Montrant Étienne) Elle aurait pu nous élever Étienne et moi, à la mort des parents et pas nous mettre à l’orphelinat.

ETIENNE
Elle était dans le déni. (Nostalgique) Mais rappelle-toi, quand on venait pour les vacances, on avait toujours droit à un pot de confiture avec ce petit goût amer.

BERNARD
C'était pas amer, c'était rance. Elle nous refilait toujours ses vieux pots périmés !

VICTOIRE
Ah ça, c’est vrai : Un pot de mamie, 3 jours de dysenterie. (Nostalgique) Mais quand même, ça nous faisait des souvenirs.

ETIENNE
Et aussi, ça nous faisait des ulcères.

BERNARD
Alors arrêtons d’embellir le passé. Mamie, c’était une sacrée peau de vache et puis c’est tout.

ETIENNE (TRES PSY)
C'est curieux ce ressenti. Je sens de la rancœur en toi, pourtant, c'est toi qui lui en veux alors que tu as toujours été son préféré.

BERNARD
Ah ça c’est normal, mais il faut dire qu’on partageait les mêmes valeurs : « Travail, Famille, Pognon ! ».

VICTOIRE
Il faut « Twitter » monsieur le curé pour le prévenir, sa paroisse est connectée. Vous savez que lui et moi, on est copains sur Facebook. À la paroisse, on a même fait un « selfie ».

BERNARD
Et aussi, il faut prévenir ses amis pour l’enterrement. Comme ça ils amèneront les fleurs, ça sera toujours ça de gagné…

ETIENNE
Pas la peine, ils ne viendront pas, tout le village détestait Mamie.

BERNARD
Ah bon, et pourquoi ?

ETIENNE
Ben, à cause de son comportement sous l’occupation.

BERNARD
Ah oui, encore cette vieille histoire ? Tout ça parce qu’elle a vécu une belle histoire d’amour avec un soldat allemand.

ETIENNE
Ce n’était pas un soldat allemand, c’était un waffen SS !

BERNARD
Mamie n’était pas collabo ! Elle a fait l'Europe avant l'heure et puis c'est tout ! (Inquiet à nouveau) Mais c’est vrai que c’est long, il fait sa sieste ou quoi le docteur ? Comment déjà : Lafiole. Quel nom à la con, ça ne me dit rien de bon.
VICTOIRE
Quand même, nos parents morts, mamie morte aussi. Maintenant, vous et moi, on est notre seule famille.

BERNARD
Hé oui, c’est pas de veine.

VICTOIRE
Bernard, je me trompe sans doute, mais j'ai l'impression, par moment, que tu ne nous aimes pas beaucoup.

BERNARD
Mais non ! Tu te trompes totalement Victoire, c'est pas que je ne vous aime pas…

VICTOIRE
Ah !

BERNARD
Je crois que je vous déteste vraiment !

ETIENNE
Enfin, mais t’as pas le droit de nous dire ça ! Quand même, je suis ton petit frère.

BERNARD
Je sais, j'aurais dû te noyer à la naissance. C’est trop tard.

VICTOIRE
Mais on t’a fait quelque chose ?

BERNARD
Non !

ETIENNE
Quand je suis né, tu t'es senti dépossédé de l'amour maternel ?

BERNARD
Non plus. Pour moi, t'étais un bébé insipide et en grandissant tu l'es resté.

ETIENNE
Bébé ?

BERNARD
Non insipide. Et puis, au fond, arrêtons de nous voiler la face tous les trois : on n’a jamais été du même monde, et on ne le sera jamais. Point barre.

VICTOIRE
Mais t’as quoi de plus que nous ?

ETIENNE
Bonne question.

BERNARD
Comment vous le dire très simplement… Bon, je vous explique : vous m’avez bien regardé ?

ETIENNE ET VICTOIRE
OUI !

BERNARD
Vous, vous vous êtes bien regardés ?

ETIENNE ET VICTOIRE
OUI !

BERNARD
Et ben voilà : vous avez la réponse ! Aujourd'hui, Étienne tu es devenu un petit sexologue frustré. Et toi, Victoire tu fais ce que tu peux… alors que moi, je suis dans la politique. J’ai changé...

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