Victor et l’Extra Thérèse

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Victor et Mimi préparent le mariage de Tony avec Alex. Victor et Tony se font attendre, ils sont partis gouter le vin du mariage. Le vin était tellement bon qu’ils reviennent dans un état lamentable. Heureusement, Marcel, le frère de Victor, qui était sur place pour acheter son vin de messe, a pu ramener les deux hommes dans de bonnes conditions.
Alors que Marcel médite dans le salon, une lumière rouge apparait à travers la fenêtre avec un bruit étrange. On frappe, Marcel ouvre la porte à deux étranges individus qui ne sont en fait que deux extra-terrestres envoyés sur terre pour étudier les mœurs des terriens. Ils ont pris forme humaine, grâce à un système mis au point sur leur planète. Ils sont habillés comme les Dupont de Tintin.
La transformation a plutôt été réussie sur David mais sur Vincent, suite à quelques bugs, quelques défauts lui ont été attribués tel que le pouce qui ne peut pas se plier et pour le langage une certaine tendance au verlan.

Décor (1)

Victor et l'Extra ThérèseL’action se passe de nos jours dans un salon traditionnel de chez Monsieur tout le monde avec canapés, table basse etc.. Un meuble bas avec une trappe pour faire disparaitre le sac. Sur un côté de l’avant-scène, un banc extérieur. La lumière se règlera en fonction des scènes. Quand l’action se déroulera sur le banc, la lumière sera tamisée sur la scène principale, ou les personnages évolueront sans dialogues. Les bricoleurs de la troupe devront inventer deux objets lumineux différents tels que le régénérateur et le téléporteur, assez petits pour mettre dans une poche.

Acte premier :

Scène 1

(Victor, Mimi, Ophélie)

                (Le rideau s’ouvre sur une musique de paso doble. Victor et Mimi sont en train de danser de façon laborieuse dans leur salon. Au bout d’un instant, Victor se détache de Mimi)

                Victor : Je n’y arrive pas, je n’y arrive pas, je n’y arriverai jamais ! (elle arrête la musique)

                Mimi : Ah, ce que tu peux être défaitiste toi alors ! Le mariage c’est demain, et tu sais très bien que l’ouverture de bal se fait d’abord par les mariés et ensuite par les parents des mariés !

                Victor : Je sais, je sais … et pourquoi on ne changerait pas les habitudes ? Hein ? Pourquoi ?

                Mimi : Tu sais aussi que les parents d’Alex vont au thé dansant tous les dimanches, alors moi je n’ai pas envie d’être couverte de ridicule !

                Victor : Eh merde ! Mais ça fait un mois que tu me stresses avec ton paso double …

                Mimi : Doble !

                Victor : Quoi doble ?

                Mimi : Paso doble, pas double ! Déjà qu’un simple c’est compliqué alors un double …. Bon on s’y remet, c’est quand-même pas si képlicom !

                Victor : Ah non, tu ne vas pas non plus te mettre à parler comme ta fille !

                Mimi : (elle remet la musique) Allez, allez ! On y va ! (prenant Victor dans ses bras) Tu comptes juste, un... Deux, un... deux, un... Deux !

                Victor : Tu parles, ça me rappelle surtout  l’armée !

                Mimi : Eh bien, justement, écoute ton capitaine et suis le mouvement, on compte « un deux » quatre fois et on fait un demi-tour et on répète ça jusqu’à la fin !

                Victor : J’aurais préféré un slow !

                Mimi : Dans tous les mariages le bal s’ouvre avec un paso doble alors ne discute pas ! Allez, c’est reparti ! Je compte « Un deux ! Un deux ! Un deux ! Un deux ! Voilà, c’est bien, on y arrive ; Attention …  on fait un demi-tour ! (par maladresse, Victor entraine Mimi vers le canapé et s’affale avec Mimi sur celui-ci. Arrive alors Ophélie)

                Ophélie : (outrée par la position ambigüe de ses parents) Papa, maman ! Vous n’avez pas honte !

                Victor : (se remettant) Désolé ma chérie, euh … ce n’est pas du tout ce que tu crois !

                Ophélie : Et qu’est-ce que je suis censée croire ?

                Mimi : C’est-à-dire que nous étions en train de, de …

                Victor : De nous entrainer, voilà !

                Ophélie : Quoi, après trente cinq ans de mariage, vous avez toujours besoin d’entrainement ?

                Mimi : (frustrée) Qu’est-ce que tu veux, ton père n’y arrive pas alors on est obligés de ..

                Victor : (se levant) Ophélie, je voudrais tout de suite éviter une équivoque ! Je précise que ta mère était en train de m’apprendre à danser le paso double ..

Mimi : Doble !!

Victor : (ironique) C’est cela … et j’ai eu une petite maladresse qui nous a renversés sur le canapé, c’est tout !

                Ophélie : (éclatant de rire) Ouf, papa tu me rassures !

                Mimi : (niaise) Tu me rassures, tu me rassures de quoi ?

                Ophélie : (regardant son père) Eh ben rassurée … (improvisant) que vous ne vous êtes pas fait mal, c’est tout ! Je me disais aussi qu’à votre place, je n’aurais pas mis ce genre de musique !

                Mimi : Ce genre de musique, ça s’appelle un paso doble ! Allez, on reprend ! (elle remet la musique)

                Victor : Non, c’est non ! (il coupe la musique)

                Mimi : Ah ce que tu peux être ronchon toi alors !

                Ophélie : En fait maman, je venais te demander ton avis sur ma jupe pour le mariage ! Tu peux venir dans ma chambre ?

                Mimi : Bien sûr ma chérie, (ironique) puisque John Travolta ne veut pas me faire ma fièvre du samedi soir ! (elles sortent)

                Victor : John Travolta, tu parles ! C’est pas un paso double qu’il dansait lui ! (il mime tout en chantant fort et très mal l’anglais) Staying alive, staying alive ! Ouh ouh ouh ! Staying alive staying alive ! Ouh ouh ouh ! (La porte de la chambre s’ouvre discrètement faisant apparaitre Mimi et Ophélie) Staying alive, staying alive ! Ouh ouh ouh ! (les femmes applaudissent, stoppant net Victor) Ben quoi ! (elles referment la porte. Son portable sonne) Oui ! (silence) Ah salut fiston ! (silence) Quoi la danse ? (silence) Alors tu vas être épaté ! Tu te rappelles de Patrick Swaize dans Dirty Dancing ? (silence) Non, et ben c’est tant mieux ! (silence) Quoi le vin ? (silence) Oh putain, le pinard, j’avais complètement zappé ! Je passe te prendre à quelle heure ? (silence) Maintenant, Ok ! (il raccroche. Marie-Thérèse entre sans sonner avec le masque du corona) Tiens-donc ! La belle-mère !

 

 

 

Scène 2

(Victor, Mimi, Ophélie, Marie-Thérèse)

Marie-Thérèse : Vous m’avez reconnue ? Même avec mon masque ?

Victor : Oui Marie-Thérèse, je vous ai reconnue car  je vous rappelle que nous avons toujours une sonnette à l’entrée et que vous êtes la seule à ne pas l’utiliser !

                Marie-Thérèse : Et moi,  je vous rappelle que la politesse vous oblige à un petit bonjour avant tout ! Et pis, appelez-moi Thérèse et non Marie-Thérèse !

                Victor : Et moi je vous rappelle que c’est vous, Marie-Thérèse qui entrez sans sonner, donc c’est vous qui êtes censée dire bonjour la première. Et moi, vous savez ce que je vous dis : Au revoir Marie-Thérèse ! (il sort. Mimi et Ophélie entrent)

Mimi : Maman, tu es là ?

Ophélie : Maman, si tu la vois, c’est qu’elle est là !

Mimi : Eh bien, tu ne nous embrasses pas ? Le confinement est terminé depuis longtemps !

Marie-Thérèse : Je sais mais je me méfie des anciens confinés, surtout que je viens de rencontrer un con fini !

Ophélie : (excitée) Tu viens de rencontrer papa !

Mimi : Maman, tu n’as pas honte ? Ophélie, tu trouves ça drôle ? Bon alors maman, tu nous la fais la bise ou quoi ?

Marie-Thérèse : Bon, c’est bien parce que c’est vous ! (elle enlève son masque et les embrasse)

                Mimi : Pourquoi tu arrives si tôt, on t’attendait que demain matin !

Marie-Thérèse : Je me suis dit que si vous aviez besoin d’un coup de main pour la préparation et que …

Mimi : C’est gentil, mais tu sais que la cohabitation avec Victor c’est toujours d’un compliqué avec toi !

Marie-Thérèse : C’est vrai ça, il ne fait aucun effort ! Ophélie, tu peux me montrer ta belle jupe pour le mariage ?

Ophélie : Bien sûr Mamie !  (Mimi, observant la main de Marie-Thérèse)

Mimi : Maman, qu’est-ce qui t’arrive avec ton pouce ?

Marie-Thérèse : (montrant son pouce recourbé) Ce n’est rien, un petit problème d’arthrose mais ça va passer ! (Elles sortent vers la chambre, Victor entre)

Victor : (entrouvrant la porte de la chambre) Chérie, je ne t’ai pas dit, je vais avec Tony chercher le vin pour demain !

                Mimi : (de la chambre) Ok, mais ne trainez-pas trop et surtout … ne buvez-pas trop !

Victor : (ironique, refermant la porte) Oui maman ! (en aparté) Comme si on ne savait pas ce qu’on a à faire !  (il sort. Les femmes reviennent)

Marie-Thérèse : Ophélie, je trouve ta jupe un peu courte mais elle est plutôt jolie. Bon, maintenant Mimi, dis-moi ce que je peux faire pour t’aider !

Mimi : Pour le moment, rien. Tu veux prendre un café ?

Marie-Thérèse : Pourquoi pas ? (elle s’assoit et prend le journal) C’est triste, pourquoi vous achetez le journal ? Y’a que des mauvaises nouvelles !

Mimi : C’est Victor pour le sport …

Marie-Thérèse : Ton mari, un sportif ? Ça se saurait !

Mimi : Oh maman, arrête un peu ! Tiens, j’ai vu dans les obsèques que ta grande copine Madame Gourbil était décédée, tu le savais ?

Marie-Thérèse : Ben oui, forcément !

Mimi : La sépulture est vendredi !

Marie-Thérèse : Oui, et alors !

Mimi : Je disais ça comme ça. Tu vas forcément y aller, c’était ta plus grande copine !

Marie-Thérèse : Surtout point !

Ophélie : Ben Mamie, c’est pas sympa, pourquoi tu veux pas aller à l’enterrement de ta plus grande copine ?

Marie-Thérèse : Quand je vais quitter cette terre est-ce qu’elle viendra à ma sépulture ?

Ophélie et Mimi : (se regardant) Ben … non !

Marie-Thérèse : Alors pourquoi j’irais à la sienne ?

Ophélie : (souriant à Mimi) Ah ok ! Vu comme ça ….

Marie-Thérèse : (consultant la page des obsèques) Tiens, y’a aussi le père Triquet qui a cassé sa pipe. C’en était d’un radin celui-là !

Ophélie : Tant que ça ?

Marie-Thérèse : A tel point que quand il regardait la messe à la télé le dimanche matin,  il coupait la télé quand c’était le moment de la quête !

TABLEAU

Scène 3

(Victor, Mimi, Ophélie, Marie-Thérèse, Tony)

 (On sonne. Ophélie va ouvrir. Marcel, curé vieille école, frère de Victor entre)

Mimi : (inquiète) Bon sang, mais qu’est-ce qu’ils foutent ? Ça fait deux heures qu’ils sont partis chercher le vin ! (voyant Marcel) Ah ! Marcel ! Quelle surprise, on ne t’attendait pas ce soir !

Ophélie : Tonton Marcel, encore dans cette robe ?

Marcel : Ophélie, ce n’est pas une robe, c’est une soutane !

Ophélie : Ah tonton, tu n’es vraiment pas moderne, les curés ne portent plus de soutane depuis longtemps !

Marcel : Tu vois Ophélie, c’est comme au théâtre, pour bien jouer son rôle, il faut jouer dans le bon costume !

Mimi : Alors Marcel, qu’est-ce qui t’arrive ? Un problème pour la messe de demain ?

Marcel : (gêné) Euh.. pas vraiment ! Ce soir, j’étais parti chez Jean-Noël chercher le vin de messe pour demain et voila que …. (On entend chanter de l’extérieur) Je pense que vous n’allez pas tarder à comprendre !

Victor et Tony : (voix off chantée) Elle est toujours derrière, derrière, derrière, elle a compris c’que m’sieur le maire lui a dit, elle n’quitte plus son mari (Victor et Tony entrent très éméchés)

                Mimi : Mon dieu ! (Marcel fait son signe de croix)

Ophélie : Mais Ils sont complètement chétor !

Marcel : Rassures-toi Mimi, c’est moi qui ai ramené la voiture !

Mimi : Eh bien bravo les garçons !

Victor : (avec Tony) Trois, quatre ! Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux, Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c’est d’être heureux ! (moins fort) et les yeux dans les yeux et la main dans la main …

Marcel : ça a été comme ça pendant tout le voyage. Quand je disais quelque chose, ils se mettaient à chanter sur mon dernier mot !

Ophélie : Je trouve que c’est rigolo comme jeu !

Mimi : Ophélie, je ne trouve pas ça rigolo pour un sou !

Victor : (avec Tony) trois, quatre ! Je suis sous, sous, sous, sous ton balcon, con, con comme Roméo  oh oh Marie- Christi … (Marie-Thérèse entre) Marie-Thérèse !

Marie-Thérèse : Eh bien, pour aller chercher le vin, ils sont allés le chercher. Quel spectacle !

Mimi : Ophélie !

Ophélie : Oui maman !

Mimi : Tu peux aller me chercher deux grands verres d’eau ?

Ophélie : Okay maman ! (elle sort)

                Tony : De l’eau ? Pourquoi faire ? Papa, tu veux de l’eau ?

Victor : Ben ouais, si y’a du pastis, pourquoi pas ? (ils se mettent à rire)

Mimi : (navrée) Pire que des enfants !

Tony : Trois, quatre ! Prendre un enfant par la main, pour l’emmener vers demain, pour lui donner la confiance en son pas, (Ophélie revient avec les deux verres d’eau.  Mimi prend un verre et donne l’autre à Marie-Thérèse)

Mimi : Tiens maman, tu veux te faire plaisir ? (elle lui donne l’autre verre)

Victor : Prendre un enfant pour .. (Mimi et sa mère lancent l’eau à la figure de Victor et Tony) … un roi ! Eh mais ça va pas ! (ils s’assoient sur le canapé)

Mimi : Bon, ça y est les idées sont claires ?

Ophélie : Au clair de la lune, mon ami Pierrot, prêtes-moi ta plume …

Mimi : Ophélie, ça suffit !

Ophélie : Oh ça va, je trouvais ça rigolo ! (elle sort)

Victor : Ma chérie, tu pourrais pas aller nous chercher deux efferalgans pour ……

Mimi : NON !!! Vous rigolez …. Dans vos rêves ! (elle sort en colère) Marcel, tu pourras dormir dans la chambre d’amis !

Marcel :...

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